La chronique de Finkelkraut sur les banlieues | 25 mars 2007




La liberté du thon, c'est la liberté de ton. Tu recommences encore, tu refais sans cesse les mêmes morceaux. Ta resucée de génèse du combat militant, tes mains dans l'boudin pétrole sur les plages. Mise en cage. Tu partages tes idées avec des millions d'inconsistants. Tu t'accroches, tu raccroches. Tu rends constamment hommage au néant. Je parle de tes journées passées à pédaler pour le Téléthon, tes soirées à collecter pour le Sidaction. T'aimes même les enfoirés, putain. Je parle de ta conscience. Cette façon particulière, très travaillée de donner la pièce aux tziganes qui jouent "non rien de rien non je ne regrette rien" en boucle. Jé te vois avec ton sourire bossé, cette main faussement fébrile, ces doigts crocs qui lâchent la pièce d'un euro. Je te remarque au restaurant, tes conversations sur tes lectures, sur les films vus à Odéon. Ton point de vue sur le livre de Mehdi Belhaj Kacem, la chronique de Finkelkraut sur les banlieues, tes souvenirs de manifs anti-CPE.
Il ne faut pas dire du mal des femmes, il faut dire qu'elles sont oppressées. Il faut dire que la clope, c'est pas bien, que l'alcool, c'est une drogue dangereuse. Il faut aimer les enfants, au moins les respecter. Et aimer Anne Sinclair et Carla Bruni. Il faut aussi, si je t'entends si fort, lutter contre le réchauffement de l'atmosphère, faut aller voter, au moins à gauche, mais pas Lepen et Sarko. Il faut la foi, il faut le courage pour rester là, à t'écouter sans bailler, à te répondre sans brailler, à te suivre sans s'barrer.
Et si simplement, tu ne passais pas à côté de la liberté pure? Ne serais-tu pas aussi, un peu, beaucoup, une sorte de petite ordure. LA claque. Je suis rien. Je te laisse à ta globalité pensée, à tes choix réducteurs, à ta façon bien à toi de tourner le dos à la réalité, le réel aussi... T'es pas belle comme Homme. LE risque pur et l'humain dément de l'en-soi, c'est être persuadé que l'on a dramatiquement tort, que chacune de nos actions et idées est une forme particulière du crime invisible...
Tais-toi.

Commentaires

Articles les plus consultés