Pas de sextape avec Robin Williams cette année. Se suicider dans les réseaux sociaux.
J'en ai marre de racoler, puisque
c'est le principe sur les réseaux dits sociaux. Il y a un an, j'aurais écrit "ma
sextape avec Robin Williams" et ça aurait buzzé. Mais tout ça pour des droits
d'auteur de 8,40€ par livre et des centaines de "bravo pour ton nouveau livre,
je te souhaite plein de réussite !", ça saoule et j'en n'ai rien à foutre des
politesses virtuelles d'usage. Pute oui mais au moins de luxe ! Facebook et
Twitter sont à la littérature et à l'art en général, ce que la baguette
industrielle est à la gastronomie. On pourrait invoquer ma médiocrité ou ma
nullité en matière d'écriture, mais pour ça, il faut pouvoir juger sur pièce, en
lisant réellement mes livres.
Je crois surtout que les réseaux
asociaux -comme il faut bien les appeler- sont une sorte de fourmilière d'égos
surdimensionnés virtuellement, traduisant des existences médiocres, routinières,
pétochardes et soumises. La preuve en est, la baisse massive de fréquentation
lors des vacances scolaires, preuve que ceux qui gémissent, braillent, blaguent
et jouent les gros bras ne sont en fait que de grotesques parents salariés, des
ados suivants leurs parents salariés ou encore des salariés tout court allant se
vautrer comme n’importe quel beauf sur les plages aménagées, se péter les
chevilles sur des chemins de randos balisés ou se vider les burnes dans des
vulves gavées de sable et de crème solaire… Difficile donc de faire passer mes
écrits qui, précisément, font le constat de cet amas d’imbéciles heureux ou
malheureux que d’autres appellent des occidentaux niquant leur temps libre à
partager du vent sur leurs comptes « 1984 ». Twitter, Facebook et les autres ne
sont en rien des lieux de partage et de soutien aux échanges. Ils sont, et seuls
les crétins ne le savent pas encore, des machines à statistique, à lister, à
marketer, etc. Rien de neuf sous les serveurs de Californie.
Alors que faire lorsqu’on est un
auteur indépendant ? Continuer à s’humilier sur ces broyeuses ou s’en retourner
à sa mansarde, accompagné par les araignées dans les coins et l’odeur des morts
qui s’y sont pendus par le passé ? Ceux qui aujourd’hui s’en sortent sont les
mêmes qu’hier. Il n’y a pas de miracle. Facebook, Twitter et leurs petites
copines les chaines de télévision, ont des clients qu’ils veulent faire payer un
jour ou l’autre, à qui ils veulent refourguer des cochoncetés. L’auteur,
indépendant, soi-disant libre, n’est qu’un chien parmi les chiens, un tondu
parmi les tondus, un consommateur à qui l’on promet des perspectives pour mieux
l’engloutir dans les méandres de la machine à pognon. Ce constat, tout le monde
l’a fait depuis un moment, du moins les plus conscients et réalistes d’entre
vous (même si vous avez vraiment l’air con avec votre lard cuisant durant les
quinze jours de « vacances » annuelles), alors comment l’auteur doit-il
survivre ? A quoi cela sert-il de s’échiner jusqu’à l’infarctus pour offrir son
message au plus grand monde ? Et finalement, qui est l’auteur ? Qu’a-t-il de
plus que le non-auteur ?
La véritable question est : faut-il
ou non se pendre à son tour dans cette mansarde pleine de spectres ? Sans doute
oui si l’on est persuadé que son « œuvre » est essentielle… Il y a une
alternative à ça, continuer à écrire, se contenter de ses 8,40€ par livre et
mettre les PDG de Facebook et de Twitter entre les mains de bouchers
psychopathes les torturant jusqu’à plus soif !
Sur ce, pas de politesse d'usage:
que votre journée soit aussi pathétique que la précédente. Aléa éjacula
est.
Léonel Houssam
Commentaires
Etre auteur c'est donner envie et pas racoler (grossièrement et de façon impoli à grand renfort de spam)... un conseil changer de métier trouvez en un où communiquer n'est pas nécessaire.