Ça s'appelle temps mort | 16 septembre 2012

Des cascades de larmes, ça commence toujours par des cascades de larmes. Que tu sois un rude bucheraille la hache à la mine, tu commences par des cascades de larmes, des flots ininterrompus, putassant sur un rocher juste au-dessus du village. Des mois que l’on appelle « Temps mort », une trouée de néant dans la vie, la crevasse que tu avais promis de ne jamais vivre… Car ça s’appelle Temps mort et ça ne cesse plus de crever, des secondes, des heures jetées au sol, macchabés. Tu peux mesurer la taille du front des autres, t’escrimer, t’entrainer, tu peux te lever, tirer ta gaine jusqu’aux chiottes puis simuler la promenade, la déconnade, la ratiboise zéro, ça s’appelle Temps mort, le port de ta vie, l’apparence des bons choix qui se transforment en containers d’échecs. Le Temps mort, les mois, les années, l’esprit dans le tombeau des souvenirs, des regrets puis des mythes. Ton Corps, l’ex-aequo du Temps mort, a joué les marteaux-piqueurs, les gros grêlons sur le carreau d’une passante et vlan, la ville est devenue flotte, et flots ininterrompus puis cascades de chiales, torrents d’abject, flaque fluide d’alcools teigneux. Le Temps Mort est moment, le fin passage forcé pour décider de la fin, le carrefour… Et le garçon saisit le poignet de Malik et l’implora de cesser. « Trop tard maintenant, il faut y aller mon pote »… Ils se mirent à courir le long du grillage du jardin, pour rejoindre la véranda. Il faisait nuit prune, un air à la consistance épaisse. Il grelotait du cul, du ventre, des hanches. Il sentait que tout ça, allait gâcher un peu plus ses chances, briser sa ses ambitions, ses capacités à être « normal ».
Extrait de Mon Usine, la suite… Roman en cours d’écriture.
A insérer après Malik assaut (1)
Andy Vérol

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