Je suis d'insalubrité publique | 18 novembre 2012

©Photo de Yentel Sanstitre
Nouveau cut-up vérolé:
J'ai du torse sur les poils, c'est flippant. Avant, je ne gerçais pas des lèvres, je ne piquais pas du gland, je ne sentais pas sous les bras, je n'avais pas ces douleurs soudaines dans le ventre. Je buvais de l'eau sans cesse pour diluer le sang au maximum dans mes urines. Alors je pissais sans cesse, mais pour Corinne, je fis une exception: j'arrêtai la flotte pour ressentir de nouveau de l'envie. Certains disparaissaient dans les chiottes quelques minutes. J’avais aussi la vessie en feu et je me ruais au-dessus des toilettes turques, paniqué généralement, et agacé de voir des lagunes de merde et de vomis dans tous les coins, sur le carrelage et sur la faïence de l’orifice. Sans doute plus cinglée que tous les cinglés réunis de Valdahon, cette femme sans prénom se positionnait derrière des passants mâles et leur hurlait:
« Hein! Tu veux me violerrrr grand dégueulasseeeee! », avec une rage énorme. Son visage laid était déformé, comme gonflé par sa propre colère. On fabriquera des fours en bois et des cafetières en papier avec tout notre fric du XXIIème siècle! Internet est l'agglomération folle d'individus neurones composant le cerveau planétaire alimenté électriquement jusqu'à la mort du corps, sa viande... l'Humanité. Sa mégalomanie s'arrêta là où son cancer commença. Arrêtez cette comptabilité morbide et dérisoire. Une guerre fait des morts, mais une guerre se gagne avec des combattants, pas des sentiments. J'ai pris mon ordinateur dans mes cauchemars et j'ai pianoté, j'ai tchaté avec ces diablesses, j'ai roulé des pelles à des huîtres géantes et j'ai rechargé ma batterie en la branchant dans le cul de ton chat. La faucheuse vient pour tout le monde, inutile de vivre ça comme un drame. Dans une guerre, on donne sa vie pour la victoire. Etre pacifiste en pleine guerre économique mondiale, c'est comme réclamer un Carambar à un gosse du Darfour...
Oui la vie est une brute, et ALORS?
Le mot "brut", ça me fait penser à une pute qui fait "brrr" avec sa salive entre les dents. On n'aurait jamais dû appeler ça "guerre froide", parce qu'en réalité, il s'agissait bien d'une paix tiède. Et puis je me suis réveillé le cul dans une tasse de café géante, la tête enfoncée dans mes bras croisés sur mon bureau. Devant moi, un chômeur me regardait, désœuvré. Je suis d'insalubrité publique.
Andy Vérol

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