Les dunes entre les bombardements | 29 janvier 2013

©Photo de Yentel Sanstitre
Il fuyait les deux mains en avant, les rêves tirés par les épaules, à travers les dunes entre les bombardements, la joue collée sur la porte du réfrigérateur, les dunes, et les bombardements, les épaules tirées vers le haut par des rêves, un coucher de soleil, des filaments de mecs déchiquetés, il fuyait les deux mains en avant, les paumes captées par les dernières secondes de jour véritable: un soir en été 1986 ou 2016, il ne savait plus tellement.
La rue de travers, le calvaire, deux mains jointes finalement et le souvenir de l'ivresse. Il roulait des pelles à des vitres, il griffait le bois de pin de son lit une place, il suçait la housse de couette et faisait des bruits de bouche, toujours dans le noir, il se levait se mettait contre le froid de la fenêtre coulissante et sentait l'air de la nuit, l'enveloppe chimique qui couvrait la cité ivre, des coups de feu au nouvel an, des pare-brise éclatés, il griffait le bois de pin de son lit une place, ruinait la housse de couette avec ses dents et sa salive, entre les dunes, sous les bombardements, un soleil disparu derrière les rangés de bidons d'essence. Il plaquait sa joue contre la vitre froide, il fumait à trois heures du matin après s'être masturbé au milieu des bombardements, des dunes, de la ville endormie, ... 

Andy Vérol

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