Métabolisme de l'alcoolique | 21 septembre 2012

Des morceaux de vaches qui tremblaient dans l'assiette. On en riait, on s'en moquait, on en diarrhait. Le métabolisme de l'alcoolique, le méta-bolisme euh euh de l'alcooliiiiqueee!
C'est d'une violence inouïe ce sevrage, ce retour des fantômes, le bourdonnement d'une tondeuse à minuit, l'odeur de l'herbe coupée... Les fantômes, leurs grandes dents petits pieds jaunes de fromage coulant du nord nan. La rythmique du diurne, je disais de l'immobile, la rythmique, les percus des poils de brosse sur l'émail des canines humainement c'est nan c'est nan c'est nan. Combien ça te rapportait en plus d'avaler, sinon un plaisir? Un risque supplémentaire? Une nausée pour oublier les humiliations da papa? J'me refais de partout, j'me repeins pour te plaire. Je suis l'homme, le cupidon, la dodue, je suis la fête et l'Aïcha, je suis la guerre des prépuces, la femme des follets. CE sont les doigts boudinés, la bouche bizarre couleur deux niveaux, le rouge le rose, et le sec. La ligature de la pensée, les toiles d'araignée collées des côtés sur les murs miteux humides d'où jaillissent les fantômes pour faire peur au chien. Les petits bruits des petits doigts qui rampent dans le noir, les couettes inventées enfin et le duvet jeté au sol, la moquette grise était moderne. L'abolition du Tampax que je lui ai plantée dans sa gorge, c't'indigène du sexe, c't'autochtone du monotone des coups secs de reins, les mains accrochées aux fesses, les rats ruinant ses draps. Les petits bruits des petits doigts qui rampent dans le noir, les couettes inventées enfin et le duvet jeté au sol, la moquette grise était moderne. Je lui donnais sans concession les roustes du plaisir, la folle chevauché du chien sur la gamine, la vermine plantée dans son frein, la frime des frappes dans son fond...
Cet amour était un faux grossier du bonheur, une boule de bulles...
ET j'étais le building le plus haut, le plus beau, le plus écrasant du monde, de demi en shoot, de girafe en cercueil, même les filles recousaient leurs vulves à mon passage/mirage. Le lieu de sauterie où je les invitais était encastré dans un enfoncement d'une pièce pavée, un studio débile truandé à coups de garant et de sachets de blanche. Digne. Durant les levrettes, la télé restait toujours allumée. Les orteils écartés, je faisais le dégoût en voyant ses pieds décevants cassés troués tordus par les belles chaussures la talon la fantasme. A débander (ça et les trois derniers sky/Coca). La drôle doux dire, la belle laveuse de carreaux à la brosse à dents poils médium. Et j'gardais les chaussettes, et j'faisais des profils tordus à la film X, je rebuvais, je recrachais, j'attrapais ses nibs chelous aux tétons qui se pointaient vers l'intérieur. Une ville était en bas, et elle ne savait pas que je la surveillais han.
La trouille des trains de nuit.
A boire jusqu'à l'hécatombe, à boire à cramer passants et liens de sang, liens de sexe, liens constants. A boire, à tordre, à démolir. A boire, à être un autre monstre. La démesure de ses hanches qui craquaient et mon sourire de biscuit croquant sur la face, en signe de contentement. Et toujours cette trouille des trains de nuit, à rouler des clopes, à puer des pieds, à gazer les couloirs en regardant tracer les silhouettes obscurs du paysage. Et tirer les traits au scotch, repeindre la peau aux litrons, et shooter football des champs de têtes fécales. La musique « sans-cesse », les crasseuses odeurs de tabacs sur les doigts et les souvenirs des allées de gens saucisses fouettés par des rois en cravate. Le bout du pif collé dans la buée des vitres froides, pendant qu'une grosse dame, aux allures de poilue des guiboles, se faux-filait au cul pour ouster aux chiottes. ça secouait. ça bouffait nuit et jour au wagon-restaurant. Des Ventreputes bien sûr, mais aussi des gens géants aux dos tordus contre le plafond, des buveux de bière à la langue gutturale, des illuminés taiseux trinquant seuls au mauvais sky. ça belottait, ça bataillait au tarot, une console à la main, des écouteurs dans les trous, des portables greffés dans la paume des mains. J'avais encore le goût cyprine dans la gorge et les émanations de bite sur la main droite. ça se mélangeait délice aux cacahuètes que je picorais. Un vieillard lubrique se mit à me parler des incendies de forêt, des émissions de cuisine et surtout des adolescences "habillées comme des putes hein? habillée comme des putes hein?"... J'eus envie de lui prendre la main et la faire romantique avec le bosselé de ses rides, ses taches, ses crêtes de phalanges saillantes. ça défilait campagne à ce moment-là, dans les fissures nuageuses, une aube laiteuse naissait, suant la vue, "vagualamant" le sifflet du bide. Un tronc trouait un champ, une cheminée sectionnait la ligne d'horizon. Ma main gauche ne sentait rien.
Andy Vérol

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