Les papillons de nuit écrasés dans les coins, les bouffons qui écoutent du hip-hop d'islamo-racaille






20 août 2011: ils m'ont enfermé dans une cellule où braille une télé diffusant Groscon Music Awards rose bonbon, pop boutonneuse et gloire au drapeau étoilé. Je suis censé réfléchir, me préparer, et accepter d'avouer. L'enfant a totalement disparu. Ça sent l'essence et l'urine de bambin. Une soupe tomate Royco m'attend sur le bureau ovale.



21 août 2011: l’œil méconnaissable de l'enfant. Sa folie pure posée sur moi, se jouant de ma posture, de ma force, de mon consentement. Il n'est plus là. Il n'est plus que son ombre hostile, la réplique de son innocence, le duplicata de sa bonté... Il est hostile oui, dément, inquisiteur, moralisateur. Il me tient en cage, il me démonte méthodiquement, il m'émonde, m'aiguille. Il me bafoue. Dans sa juste cause, dans ses dunes de jouets pétés, dans ses marées motrices de hurlements aigus, il me colonise, m'étouffe, me détourne de la réussite. Il me laisse même entendre que je ferais un bon père, un bon gosse de dieu, un rempart à la barbarie. Il ne fait que jouer. Absent. Il joue invisible à me changer les chaînes, à zapper chaque programme cousu main de ma vie. Et puis...





22 août 2011: Le plafond flotte sous moi, j'ai le sourire niais de celui qui vient de bouffer ses frites industrielles en raclant les dents de dedans comme avec une truelle... pour pas en perdre une miette. Les gardiens ont des uniformes impeccables, avec simplement un trou béant au niveau des fesses... C'est l'style, c'est l'genre d'ici je crois. On hurle dans les cellules à côté. Les araignées moitié crevées, les mouches à merde dans les toiles, les papillons de nuit écrasés dans les coins, les bouffons qui écoutent du hip-hop d'islamo-racaille, les pages qu'on déchire. Ils se sont sans doute planté non? Ils se sont mis des doigts dans les orifices et se sont soudés  les paupières ou bien? C'est impossible, il faut qu'ils se réveillent. Je frappe violemment sur la porte blindée en gueulant que je vais faire une grève de la faim s'ils ne me libèrent pas, au moins qu'ils me laissent m'expliquer devant un juge! L’œilleton grince, une voix grave percute les parois de la cellule: "Tu vas fermer ta gueule... Ici t'es pas dans ton bac à sable... Tu veux faire une grève la faim mon pépère? Ok, on va t'aider, on va t'envoyer dans le bloc T aussi appelé la Colombie... Là-bas un bon dortoir de malades mentaux de gangs où tu pourras raconter que tu crèves la dalle en ramassant ton savon dans la grande douche..." 

Léonel Houssam

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