Les honnêtes gens sont des débiles profonds
Crédit photo: Yentel Sanstitre. http://yentelsanstitre.blogspot.fr/
Des besoins d’horizon, une main posée sur la petite maison, le besoin d’horizon et la main posée sur la petite maison, le besoin d’horizon, d’océan chaud, la main posée sur l’horizon, des pieds en tongs qui foulaient un chemin de sable jaune et fin, sous le ciel ocre d’une veille d’orage, la main sur la petite maison, Polo, les caresses gluantes sur le plafond d’une vie, le ciel, la liberté capitonnée et les chiffons sales stockés dans le zigzag des graisses cérébrales… Des doigts, un effleurement sur un horizon en carton-pâte, une vitre posée en guise de reflet d’un soleil couchant reproduit à l’ampoule économique… Le dôme du ciel réduit en lymphome, en capuchon-serre, quelques milliers de mètres carré de bonheur tarifé. Les doigts sur l’horizon, les pieds foulant la petite maison de sable, les cris d’une maman baffée, d’un enfant qu’on noie, d’un baigneur fauché par une planche de surfer pas rasé tout juste épilé… Les yeux posés sur l’horizon en carton-pâte… On éteint la télé, faut prendre l’air, on emmène les enfants à l’Aqualandosurf-Océan qu’ils ont construit à la périphérie… Toucher l’horizon, s’asseoir sur les « repros » de rochers et rigoler, ah ah ! rigoler ! Toucher l’horizon et savourer notre liberté capitonnée… « Les honnêtes gens sont des débiles profonds ».
Extrait de Mon Usine, la suite... A paraître dans la décennie à venir.
Léonel Houssam (ex-Andy Vérol)
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