L'église. La mosquée. La synagogue. Les gogues glacées d'un rade à Pigalle dans les années 90, tout en longueur.






La promesse avait les coins carré et les yeux multicolores, la voix brouhaha et la joie stéréotypée... Elle ressemblait à la télévision. L'église. La mosquée. La synagogue. Les gogues glacées d'un rade à Pigalle dans les années 90, tout en longueur. Un bar, un mur bariolé d'affiches punk-rock-rebelle-mes-couilles... Des visages floutés par les nuages épais de cigarettes... Le goût presque métallique des dizaines de bières dans le bec... L'envie de se taper les tempes contre les parois bariolées, de parler avec tous les édentées, les chiennes aux ch'veux frisés comme des caniches nains géants pour vieilles biques . D'un temps des mains, des dents, des reins, du rat, du cœur, la clope jusqu'au filtre avant d’enchaîner sur la suivante. Belle dure un temps mou. Belle molle un laps dur... L'horizon bleu de spot, des filles débardeurs d'nibards mal calés, l'vin, l'joint, l'shit dans l'ventre bousillé.


Nous étions une bande de pédés à casquettes cuir clouté, mitaines skaï et pantalons moulants à l'extrême. Des trucs, des mains belles décorées de verni noir et rouge vif. La vie bruitée par un dieu hollywoodien hurlant dans l'micro... Nos doigts secs cramponnés à la barre du caddie, joint au bec, flingue dans la ceinture, esprit pisse pour philosophie peace and drone en avant, hommes-troncs visant juste sur les sentiers de la dernière version de Counter Strike. Plus facile de vivre ivre mort que de mourir hyper-conscient? Non?

Léonel Houssam

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