Ces tatouages sont à chier: Chronique du quotidien pathétique




Chronique du quotidien pathétique: il s'est fait des tatouages dans le dos, le cou, les jambes en 2015. Nous sommes en 2033, nous faisons la queue devant l'entrepôt avec nos cartes de rationnement. J'ai le droit à 4 kilos de farine, 3 boîtes de petits pois et un kilo de sucre. Lui est devant moi. Il est maigre, puant, il était ingénieur dans une boîte de progiciels pour la grande finance. Il me dit avec sa voix grillée par un cancer de la gorge: "ces tatouages sont à chier. C'était à la mode ces années là. Nous les jeunes cons, on voulait épater les filles, alors on se faisait ces merdes sur notre peau ". J'ai 60 ans demain. J'ai faim, j'ai plus que deux crayons pour écrire mais je n'ai pas d'immondes tatouages ringards sur la peau: "À l'époque, j'étais trop âgé pour essayer de séduire des filles avec des conneries pareilles".

Léonel Houssam

Commentaires

Articles les plus consultés