Nuit Debout évaporée...




Et pourquoi ils ne font pas Nuit Debout à Argenteuil, Sarcelles, La Courneuve, les Mureaux, Roubaix, les quartiers nord de Marseille, le quartier Manchester à Charleville et autres villes frappées par un chômage et une pauvreté de masse hors du commun ? Parce que c’est là que l’on vit la vraie précarité de l’emploi, les immondices du vivant, les tensions communautaires, l’entre-aide mais aussi le dénuement. Où ils sont les défenseurs des pauvres sauf sur le bitume de quartiers riches ? Ils veulent lutter contre la précarité ? Ils veulent une république exemplaire ? Une république sociale ? Alors qu’ils tentent de monter leur « faire de la politique autrement » chez ceux pour qui le seul égard qu’ils manifestent est une pure posture compassionnelle de bien-pensants de gauche et une générosité de circonstance et de bonne conscience. Un mouvement de masse, authentiquement représentatif des masses dites laborieuses est encré là où ça se passe, et en aucun cas dans des lieux chargées historiquement de symboles révolutionnaires et passés de mode et de réalité dans des quartiers ayant été vidés de tous ses plus pauvres par une politique foncière inégalitaire massive et clientéliste.  Qu’ils fassent leur nuit debout mais assis à écouter des micro-discours de doléances plus ou moins creuses jusqu’à l’heure du dernier métro. Demain on bosse, demain y’a fac, demain, y’a briefing dans la start-up, demain y’a le p’tit bureau fonctionnaire ou la salle de réunion dans l’agence de pub hue hue ! Cette révolte délavée faite de bric, de broc, de dissidents du PS, d’écolos friqués parisiens, d’anarchistes libertaires dehors/libéraux dedans, d’étudiants en fac qui ont confondu combat de gauche et hédonisme fauché de feignasse, et j’en passe. 

Je n’attends rien d’une mascarade, qu’elle soit de jour, qu’elle soit de nuit, qu’elle soit debout ou qu’elle soit allongée…

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