L'auto-édition pour un auteur, c'est l'option la plus lamentable



Un musicien fait des disques pour faire de la scène et vice versa. Un écrivain écrit des livres pour qu'ils soient lus. Dans un cas tu rassembles deux cents personnes toutes les semaines et tu fais ton beurre (d'autant que tu peux accéder au régime d'intermittent si tu remplis les conditions), dans l'autre, tu dois être lu par des individus isolés, disséminés. Le travail de l'éditeur n'a strictement aucun rapport avec celui d'une maison de disque. Tu peux faire tes albums parce que maintenant tu as ton home studio pour une bouchée de pain. L'écrivain a juste besoin d'un stylo et du papier ou un ordinateur, et ce depuis toujours. L'éditeur n'a pas un rôle de production, il a un rôle d'expertise, de conseil et de correction (pas que) sur l'oeuvre. L'auto édition pour un auteur, c'est effectivement l'option la plus lamentable parce que l'oeuvre est totalement affranchie d'un travail d'édition. Tu n'as aucun livre majeur sans ça. Celui qui dit le contraire n'a jamais travaillé avec un véritable éditeur. J'auto-édite par dépit, pas par conviction. Le problème n'est pas la légitimité de l'édition, le problème est la légitimité de ceux qui se disent éditeurs aujourd'hui. C'est d'ailleurs la même chose concernant les écrivains auto-édités. Lorsqu'on est un vrai lecteur régulier d’œuvres, on détecte tout de même les hordes de prétendus écrivains qui pullulent sur les réseaux sociaux...

Commentaires

Unknown a dit…
Par dépit, je te saisis bien, l'ami.
Ceci dit, si on reconnaît les auteurs de merde, les bons (comme toi, et éventuellement comme moi) y sont souvent noyés. Se battent comme de beaux diables pour faire passer un univers au sein du Marclévysme, du Guillaumemussoisme.
Est-ce de notre ressort ? Notre cœur de métier, même si ce n'est pas un métier, mais plus un cœur.

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