Un véliplanchiste qui me demande en ami




J'ai un véliplanchiste qui me demande en ami. Je suis ému. Ça me rappelle ces journées sur une plage de sable blanc en Corse chaque année où le type bronzé et musclé au torse couvert d'une moquette brune frisée d'une trentaine d'années cramponnait la barre de sa planche à voile, le sexe gonflé dans son moule-bite bleu marine, qui venait s'échouer à quelques mètres de moi, pour me rejoindre, et me dire à quel point c'était dangereux de trop s'exposer au soleil à l'âge de huit ans puis de neuf puis de dix avant de m'emmener à l'abri, serrant gentiment ma serviette de bain aux motifs de balles et raquettes de tennis blanches sur fond rouge.
Je tenais mes espadrilles avec l'index et le majeur d'une seule main au niveau du tissu du talon des chaussures si bien que mes pieds étaient attaqués par des épines, des petites ronces, des coquillages vides. 
À l'abri du soleil et des regards dans le petit bois d'eucalyptus qui longeait la langue de sable clair, il descendait l'avant de son maillot de bain, exposant un sexe énorme et poilu qui me déroutait. Me demandant fermement mais gentiment de le porter en bouche, je pensais pour survivre au dégoût et à la peur que c'était préférable à la famine affreuse qui tuait les enfants en Afrique. 
Il me disait: "Tu ne diras rien à personne parce que j'irais en prison. J'irais en prison parce que j'aurai été obligé de te tuer... Allez finis... Finis je te dis"


 
Des cigales perforaient les morts, la chaleur accablante couvrait le corps d'une sueur épaisse et rafraîchie par la brise marine...

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