Je suis désormais un membre de la Diaspora* (Le réseau)

Crédit photo: Didier Delaine


Ma migration forcée comme volontaire vers le réseau Diaspora se déroule sans accrocs majeurs.
Il s’agit de se familiariser avec un nouvel environnement digital aux fonctionnalités parfois très différentes de celles de Facebook, de Twitter ou de Linkedin. Tout comme mon blog est sous licence Creative Common (donc libre avec des règles de partages libres mais respectueuses des œuvres littéraires, photographiques, picturales, etc.) depuis sa création en 2013, le choix de Diaspora (que peu de gens connaissent et pour cause, c’est un réseau autogéré par ses usagers qui ne bénéficient d’aucun relais de connivence dans les médias mainstreams en France comme ailleurs) est bien sûr lié à la pression obsédante des Big Four et des multitudes de sous-traitants et de sbires qui gravitent autour livrant nos profils, infos, contenus à des autorités et/ou les vendant à des entreprises soucieuses de nous écouler leurs marchandises…
Je ne dirais pas que c’est un acte de dissidence ou de résistance, ces deux mots revêtant pour moi un sens plus profond induisant une mise en danger de ma vie (ce qui, en l’occurrence, n’est pas le cas) mais plutôt une démarche de conviction et d’autonomie.
Diaspora est un réseau décentralisé, c’est-à-dire qu’il est constitué de « régions » autonomes (appelées Pods, au nombre de 342 à travers le monde) reliées entre elles mais gérées par leurs seuls membres. J’ai choisi logiquement le Pod Framasphere qui est l’un des deux francophones sur le réseau (l’autre étant mondiaspora.net). Avec près de 33 000 membres, il permet de poster des textes, extraits, statuts, articles, pamphlets, liens, photos (et autres médias) et de les partager sur Tumblr et Twitter en un clic et sur les autres réseaux avec un simple copié-collé de lien.
Je suis un écrivain que l’on dit « hybride » ou singulier qui est donc souvent emmerdé par des quidams qui n’ont pas la culture ou l’ouverture d’esprit nécessaires pour la lecture de textes libres non formatés. Cela entraine harcèlements, propos haineux, dénonciations anonymes totalement crédités et même menaces.
Après plus de trente comptes désactivés sur Facebook (aucun de mes propos ne sont interdits par la loi, je tiens à le préciser) et une incitation claire des réseaux existants à se soumettre à des règles et des pratiques qui en font des entités extraterritoriales autoritaires, tout du moins non démocratiques et toujours soumises aux pouvoirs politiques et économiques qui cadenassent la totalité du monde contemporain.
Je le répète, il ne s’agit pas d’un acte de résistance ou de dissidence mais plutôt une démarche de conviction et d’autonomie. Et de vous à moi, ces milliers de personnes qui partagent des photos de chatons, de leurs enfants, de leur gâteau d’anniversaire, qui écrivent des statuts d’un vacuité horripilante, je ne leur en veux pas car chacun fait ce qu’il veut de sa vie « digitale » et je n’ai aucun mépris (sincèrement) pour les personnes qui se cantonnent à la sphère de leur seule vie et de leur environnement immédiat, mais je suis en quête de fond, de hauteur et de fond, de sens, de vision mais aussi de réalité. Le monde est en situation critique du fait de l’avènement du Capitalocène depuis des décennies, et il y a urgence à écrire là-dessus mais aussi sur les aspérités humaines… Je n’ai jamais eu de plaisir à me comporter en Avatar auto-markété. L’important n’est pas l’auteur mais l’œuvre. Juste l’œuvre…

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