Les écrivains alignés comme du bétail.




Ce samedi 2 septembre, j’étais l’un des invités du premier salon du livre d’Anglure. Un moment cool, dans cette petite ville de la Marne, entouré d’auteurs pas blasés, pas gonflants, et avenants. Je suis plus attaché à participer à ce genre d’événement plutôt qu’aux gros machins tel que le salon du livre de Paris (auquel j’ai participé trois fois sur invitation, et ce fut l’enfer du livre piétiné par la connerie industrielle). Bien sûr, il y a peu de visiteurs mais lorsqu’ils sont là, ils s’intéressent, ils échangent –qu’ils achètent ou non- et la littérature est au même niveau que le concert de rock du groupe local ou de la star nationale. A l’initiative de Gilles et de la gérante du Restaurant du la rue de la Gare, ce salon est un vrai moyen de défendre la littérature dans sa diversité et dans son authenticité et non dans sa seule dimension commerciale, voire people. Il n’y avait pas Levy ni Musso, pas plus que Nothomb ou Angot. Les auteurs présents n’avaient pas l’air de venir recueillir leurs dividendes pour se payer une extension à leur résidence secondaire. Ils étaient des auteurs. Chacun a lu quelque chose, chacun a pu défendre son livre. Nous étions à égalité.
Je remercie Gilles GN Ciloquin qui a l’ambition de pérenniser l’événement et de lui donner plus d’ampleur à l’avenir. Je serai de l’aventure. J’invite tous les défenseurs des Lettres à créer leur propre salon partout en France. Il en manque. Trop souvent, les salons du livres sont des grosses machines calibrées où les auteurs sont alignés comme du bétail. J’ai pu lire un passage bien hardcore de mon petit dernier, DATACENTER, et tout le monde était attentif. On se confronte aux lecteurs, on échange avec les écrivains qui n’ont pas le melon, on ne cherche pas le succès ou la gloire, on continue le combat, pas à pas, patiemment, pour se répandre dans la durée.

Commentaires

Articles les plus consultés