Les ongles plantés - Chronique des Parallèles 38

 

Léonel Houssam

Qu'ils s'allègent à deux, qu'ils s'alourdissent, ils s'effondrent l'un dans l'autre. Sur la route de leurs chairs respectives, ils se lèchent et se mélangent les miasmes pour inviter la fusion. Des champs de peau sillonnés de rivières de sueur, de stupre, de séminal, de salive et de sanglots. Les ongles plantés, les crocs fixés, des coups et les caresses... Je les regarde avec mépris. Leurs visages éclatés qui tentent de dessiner un cœur de niaiseux pixelisés, me dégoûtent et me fascinent. Je les ai créés pour qu'ils étouffent dans l'amour, qu'ils n'en puissent plus, qu'ils se détestent à l'instant précieux où leurs deux êtres ne forment plus que cette façade gluante de bêtise... C'est exactement ce que je voulais faire : dessiner avec les mots leurs sentiments d'hébétés. 

Je crache sur l'écran avant de l'éteindre. Il est temps de revenir à la vie. 

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