Bertrand Cantat, cet arbre qui cache nos forêts de crimes



Cantat, C'est ton père ? Ton ami ? Ton conjoint ? Non. Alors qu'est-ce que tu en as à foutre ? Tu éructes sur lui parce que les médias t’en mettent des tartines dans ton esprit poreux. Ta capacité d'analyse s'arrête là où ta culpabilité commence. Nos impôts et nos votes qui servent à tuer des milliers de civils de par le monde, ça c'est fondamental. Nos silences, nos manières de consommer qui ravagent des pays entiers, des villes, des campagnes, des familles. Ça c'est important. Qu'un citoyen ait été jugé, condamné par la justice, ça te pose problème. C'est pas assez. Il faut lui arracher la langue, il faut le traîner dans la boue, il faut l'enfermer dans les égouts parce que toi tu estimes qu'il n'en a pas eu assez. 

Chaque jour qui passe tu ignores les souffrances des personnes que tu croises, tu te contrefous du malheur que tu contribues à propager en consommant de la merde, tu préfères utiliser ton cerveau malade de pauvre cloche occidentale sur-gavée à refaire des procès dont tu ne connais pas le millième des pièces apportées au dossier. Tu brailles, tu hurles, tu es TELLEMENT en colère contre un type. Ça te dispense de te regarder dans un miroir. Parce que toi, bien evidemment, tu n'es pas un criminel, non, toi quand tu pianotes sur ton portable, tu ne sais pas que des milliers d'hommes, femmes, enfants sont morts dans la fournaise de leurs existences d'esclaves pour t'extraire les métaux rares qui te permettent de dégueuler ta haine d'untel. 

Tu ne te différencies en rien de ces allemands qui vivaient à deux pas des camps de concentration et qui faisaient mine de ne pas voir la souffrance qu'ils répandaient. 

Tout le monde tue en Occident. Tout ce que nous consommons est un massacre de masse. Si tu le sais, demande-toi devant quel juge tu devras passer pour être condamné pour avoir donné la mort sans intention de la donner.

Commentaires

bérengère a dit…
oh merci ! votre rage est superbe, il n'y a nulle ironie dans cet adjectif, oui il y a de la superbe dans cette rage, pourtant vous le savez, pour être bien aveuglé, il faut un bouc émissaire, un qui ne se défendra pas, parce que quand même, "on" est aussi lâche. puis les enfants qui meurent, vous comprenez, tant qu'on aura pas leur cadavre sur nos paliers, à descendre avec les poubelles, ben on aura même pas besoin de fermer les yeux...vous ne devez pas avoir la télévision ( moi non plus du reste) mais je crois qu'on passe à côté de la paix de l'esprit, il est tellement doux de se laisser porter par le flots lancinant de la bêtise crasse, à s'en laver le cerveau et quitter ce combat permanent pour un peu plus de justice, d'amour, de respect et de savoir, tous concepts devenus inutiles, encombrants, ridicules en somme. moi non plus j'veux pas les abandonner, ça nous prépare de beaux ulcères pour plus tard, ainsi je vous souhaite, non des ulcères, mais une bonne vie dans ce monde à détruire/construire
Bérengère Grenier
Unknown a dit…
Dans ma façon de penser, sans doute un peu hors de l'époque, ce juge est Dieu, et même si Urs von Balthasar était relativement optimiste sur ce sujet, je pense que l'on a du soucis à se faire...
Cyril Delacour a dit…
Un indien chaman d'Amazonie du peuple Yanomani nous désigne ainsi : "le peuple de la marchandise". C'est si cruellement vrai. Nous sommes, esclaves, au sein d'un totalitarisme marchand global. Il n'y a pas de quoi être fier d'y participer, compromis dès qu'on utilise cette satanée monnaie, animés par cette religion du dieu pognon qui demande à ce que tout le vivant lui soit sacrifié avec intérêts. Au contraire, cela a de quoi forger du déni et toutes ces pathologies liées au narcissisme. Je n'y échappe pas, Cantat n'y échappe pas, personne ne s'en échappe. Nous l'avons mauvaise, et à moins d'être forts nous déversons la haine de nous-mêmes sur d'autres. Qu'il est utile dans cette atmosphère perverse d'élire un bouc émissaire, d'autant quand celui-ci a porté des coups violents au dit système par des paroles, une énergie insurrectionnelle, qui ont trouvé un large écho et une certaine influence politique. Un bouc émissaire que la violence dont il a fait lui-même preuve désigne aux masses inconscientes de leur déni, violence qui permet d'occulter celle qui en est à l'origine, qui veut se perpétuer, être canalisée et incarnée par de nouveaux collaborateurs. Mais n'est-ce pas le rôle de l'artiste quand il ne se cantonne pas de faire du flan aux bourgeois qui n'aiment pas être dérangés, que de dessiner sur les parois de nos cavernes les prédateurs et les proies afin d'aiguiser l'instinct de chacun ? Un arbre ne vend pas ses fruits mais il faut de l'argent pour vivre, voilà l'origine de normes violentes et contre-natures ; un monde artificiel superposé au monde naturel. Insurgé condamné, je me tiens droit bien que brisé, à la condition de partager cette insurrection que Des Visages, Des Figures, paru à la date maudite du 11 septembre 2001 au moment où nous passions à l'€uro, exprime si justement.
Unknown a dit…
AH merciiii !!! Que ça fait du bien enfin un esprit critique et affirmé pour réveiller les nôtres !!! Je commençais à croire que j'étais la seule andouille à me sentir agacée voir outrée de tant d'acharnement et d'ignorance de nos propres "petits" actes violents du quotien
Béatrice, du sensible au Visible
Woods a dit…
Merci, je me trouvais bien seul ...
Poulain a dit…
Bonjour,
C'est tellement vrai ce que vous dites, mais la certain(es),
Ne se sentiront pas du tout concerner ou pretendrons qu'il ne faut pas melanger Monsieur Cantat avec les guerres etc..
Ces gens la sont ils tous blancs/blancs? N'ont ils pas un cadavre cache dans leur placard??
Merci pour cette verite, que certains ne voudront entendre .

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