Des utopies armées de tasers




Les bras étirés, troncs de chewing-gums goût fraise, yeux de sucre, mains de sable imbibé de sirop, de merde, de crachat. Des yeux, des lignes de fuite jusqu’à l’intérieur du cerveau. Des vitres en vinaigre sur des murs en salade, des navets, des bobards et des insultes. Des Hommes. Des Femmes. Des Transgenres et des béquilles en pâte à modeler. Du travail. Des horaires extensibles, étirables jusqu’à ce que la corde du temps, de l’esprit, casse ou pend par les pieds les poules et les coqs fourbus dans les trains régionaux. Du jouir en confettis, du cœur juteux comme des fraises. Des abats de réflexion, des tripes de pensées. Des autoroutes-tremplins et des vagues en bitume. De l’espoir en paille, des utopies armées de tasers, des antispécistes affamés d’algues aux chasseurs semeurs de trous de balle. Une terre-bulle-de-savon qui s’envole et éclate contre le ciel-plafond de picots d’ozone… Elle frissonne un peu. La route droite s’évanouit dans les traits de mirages liquides sur l’horizon plat du désert. Son frère survit là-bas sous la croupe sauvage de daddy… L’enfant tapote dans son ventre tandis qu’elle tapine. Un peu. Pour quelques billets. Pour s’acheter à boire. Un peu à manger.
Extrait de « Reine-mère »

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