DONALD TRUMP - JUIN 2019




Donald Trump est un abruti aux yeux de beaucoup de monde mais son approche agressive de la stratégie économique et politique de son pays est sans doute la plus efficace dans le contexte de guerre économique totale dans lequel nous vivons. Car on l'oublie trop souvent, la mondialisation est surtout et avant tout une guerre mondiale qui ne dit pas son nom. Guerre pour avoir le leadership, guerre pour l'accaparement des ressources nécessaires pour alimenter en énergie les machines belliqueuses qu'on appelle les multinationales, les états, les groupements d'états. Guerre pour conquérir des nouveaux territoires, pour décupler la puissance économique des élites possédantes. Guerre de positions pour consolider les positions, renforcer les tranchées, pour grignoter des espaces au-delà de la frontière.

Donald Trump ne fait que reconquérir ce que ses prédécesseurs ont abandonné à leurs ennemis, ce qu'ils ont concédé à leurs vassaux. Il fonctionne en général des armées. Pour cela, inutile d'avoir une maîtrise correcte du vocabulaire ou de la grammaire. Trump use d'une stratégie simple et totalement adaptée à ceux contre lesquels il se bat: des dirigeants autoritaires (Poutine par exemple) ou dictatoriaux (les régimes iraniens, coréens du Nord ou la Chine pour ne citer que ceux-là). Il mène une guerre dans l'intérêt stratégique des USA. Les libéraux-socialo-démocrates qui dirigent les états vassaux des États-Unis (l'Europe pour n'en citer qu'un) sont incapables de s'opposer. Il les insulte publiquement si nécessaire, il les menace, il les caresse dans le sens du poil. Et ils se taisent, se soumettent comme tout vassal doit le faire s'il veut rester dans les frontières de l'empire auquel il a fait acte d'allégeance via des instances et traités pilotés par l'Etat maître (Plan Marshall, adhésion à l'OTAN, à l'OMC, etc.).

Ces jours-ci, on nous parle des nouvelles menaces de Trump à l'encontre de la Chine. C'est ainsi qu'il joue la partie : cartes sur table. Il menace de sanctions. Si ça ne suffit pas, il fait quelques tirs de semonce (quelques taxes douanières par exemple). L'adversaire ne fait que réagir aux attaques. Trump est un combattant qui sonne son ennemi ou son ami récalcitrant d'un bon coup de boule ou d'une énorme baffe, plongeant la cible dans la surprise et l'effroi. Il lui en remet une autre s'il ne vacille pas assez. C'est alors que la cible propose de temporiser. Trump accepte d'en discuter alors que l'autre a le pif pété. Il en ressort une victoire provisoire aux poings pour Trump qui laisse peu de répit. Il explique publiquement que tout le monde s'est mis d'accord. Mais alors que l'autre vient à peine de se faire mettre un pansement sur ses naseaux douloureux, il lui envoie un uppercut dans les côtes tandis qu'il sort à peine des urgences. Le risque est calculé. L'adversaire ne se sent pas assez fort, il veut faire appel à ses alliés. Mais Trump a déjà amadoué, ou sonné ou mis ces alliés (prochinois ou antichinois ou faussement neutres) dans sa poche. Amadoué : Poutine ou Kim Jong-Un. Sonné : L'Iran ou le Mexique. Mis dans sa poche : Le Brésil, l'Angleterre, l'Allemagne.

À suivre…

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