La fine fleur du peuple
Débile en été, déprimé en hiver.
La joie de barboter dans la lumière cancer du soleil souverain, un cocktail à
la main, une clope au bec, une serviette éponge motif raquette de tennis, crème
écran total, lunettes Rayban soldée vente privée, les yeux plissés sur
l'horizon traversé par les monstres tankers, les voiliers penchés par les
alizés, les scooters des mers et les bananes gonflables projetant les corps
luisant casaques gilets de sauvetage orange fluo. La fine fleur du peuple
s'entasse, des rougeots bides à l'air aux pétasses deux pièces, des mamans
maillot coincé dans la raie aux ados guibolles de flamants roses et pieds
géants,... La fine fleur. Ballons en plastique, frisbees multicolores, châteaux
de sable et galets de béton. La chaleur accablante domptée par les vents
marins… On se côtoie sans pudeur, on s'observe. Été avant extinction, hiver
tropical, kit main libre, selfie face de crème, littérature de tête de gondole
et vomis musical dans le casque.
Je me suis évaporé dans les
souvenirs. La couette dégueulasse est pleine d'humidité. Réchauffé par la sueur
chaude accumulée dans le tissu synthétique. Il paraît que je suis dans le sas
de fièvre depuis deux jours seulement. Ça m'a paru des semaines. Des mois. La
main porte le verre de lait tourné et puant jusqu'au bord de mes lèvres
crevassées.
Mon Usine 2. A suivre…
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