Shootant leurs cailloux de lacrymogène à coups de pieds




Du brasier que nous avons allumé, nous déboulons, shootant leurs cailloux de lacrymogène à coups de pieds. Buuuut ! Ils ont le regard teigneux de la République moribonde qui nous fusille du regard. Les gardiens de la pax americana siglés tricolores fulminent, taureaux enchaînés que les maîtres vont lâcher. Dans le tonnerre de nos pétards, dans le claquement de leurs grenades et de leurs blindages robocops, nous hurlons à la mort de leur système, de leurs espoirs d'oies gavées par leurs daubes industrielles, nous prions pour que plus jamais ils ne puissent prier. Nous haïssons leurs maîtres finances autant qu'ils exècrent notre festin de chaos. Nous sommes les ombres. Nous sommes l'authentique rébellion. Nous sommes l'avant-goût de l'extinction en cours. Nous ne sommes personne, nous ne sommes rien, nous sommes l'apocalypse des braves gens, nous sommes l'ardoise qu'il va falloir rembourser.
Je parviens à me lever. Je vois trouble. Je me traîne sur le balcon. Des centaines de piliers de fumée s'élèvent dans le ciel, feux de camps de survivants, ligne arrière de l'armée du Seigneur local. Les détonations sont plus sporadiques, les blessés se font moins nombreux. La seigneurie voisine a épuisé ses troupes. Il est temps de raccrocher, consolider nos frontières, reprendre des forces avant une nouvelle bataille pour conquérir les ruines d'un pâté de maison ou le tronçon encore praticable d'une route. Je retourne me coucher. On me dit d'avaler cette tisane d'ortie bouillante. En me brûlant les lèvres, je me rappelle les assauts, la peur qui se muait en énergie sonique. C'était le commencement de toutes les fins, c'était bien.

Mon Usine 2. A suivre…

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