Pour en finir avec Yann Moix



J'ai écrit plusieurs articles sur Moix dans Actualitté. J'y parlais de l'imposture qu'il incarne. Là c'est le pompon avec le témoignage de son frère Alexandre qui a été son souffre-douleur selon ses propres termes. 

J'avais écrit un billet sur Moix il y a quelques années que je n'ai pas achevé parce que j'avais autre chose à foutre. J'y écrivais que Moix portait sur lui la haine et que sa plume et sa bouche ne produisaient que de l'imposture. Il est rusé, manipulateur, c'est un flatteur à l'endroit de ceux qui peuvent le mener à la réussite. Ses livres sont mauvais parce qu'ils sont faux. Je l'ai vu en lisant quelques paragraphes de l'un de ses derniers ouvrages qui puaient le fake, la pure figure de style. Ce mec peut être un affreux crevard (ce qu'il est) mais que des lecteurs "experts" se laissent manipuler, se laissent avoir par sa soupe littéraire ne dévoile qu'une chose : ils ne sont que des experts du vide.

C'est d'ailleurs la caractéristique première de ceux qui font et défont les écrivains dans les milieux littéraires "autorisés" de la sphère parisienne : éditeurs, critiques, journalistes, membres de jury, etc. Tout ce petit monde qui permet à Moix d'être sous les lumières des projecteurs, sponsorisant la médiocrité littéraire et la tartuferie, s'échinant à détruire toute forme d'expression qui pourrait secouer réellement leurs seigneuries.

J'ai eu à frôler ce milieu à plusieurs reprises (avec une proposition de publication d'un "gros" éditeur) et tout ce que j'ai pu en tirer, c'est leurs exigences très particulières. Deux, trois bonhommes en capacité de faire de moi un écrivain bankable me reconnaissaient un style singulier et une écriture qui les touchait fort. Pourtant, ils m'ont tous demandé la même chose avant de glisser un contrat sur ma table: raturer, barrer, sectionner et amputer tout ce qu'il y avait de vrai, de férocement sincère, profond.

Mon roman "Chronique de la mort au bout" avait plus qu'intéressé deux éditeurs très importants sur la place de Paris. Le premier m'a dit que c'était trop dur pour les lecteurs. Ah bon ? L'autre m'avait demandé de supprimer les deux derniers tiers du manuscrit pour ne garder que le premier pour en écrire une autre suite plus "acceptable". Or la première partie, je l'avais écrite avec des règles et techniques "classiques" pour emmener le lecteur précisément vers la suite qui était un espace littéraire hors de contrôle. J'ai donc décidé de publier seul ce roman sans rien en changer. J'en ai écoulé plus de mille avec des retours de lecteurs très nombreux et tous ultra positifs...

Bref. Moix est l'un des auteurs qu'il "faux" lire. C'est ça que vous devez acheter selon les pontes consanguins du business littéraire. C'est ça la littérature pour eux : l'imposture, la nullité, le rideau de fumée.

Je me sens privilégié de ne pas m'être soumis au formatage exigé par les vendeurs de bouillie moixienne et autres Levi, Nothomb et j'en passe et des pires.

____________

Moix reste à mes yeux une imposture intellectuelle majeure et un pilier de l'inconstance crasse des milieux littéraires "autorisés". L'express a cru bon d'exhumer les écrits antisémites de Moix. Ce qui est un coup bas et une belle démonstration de connerie journalistique. Pourtant Moix, fidèle à lui-même, imposteur suprême de l'intelligentsia dominante a commencé à nier comme un pleutre avant d'avouer avec son incroyable posture victimaire perpétuelle qui lui fait gagner des galons auprès des lecteurs sans ventre... Au fond, on se fout bien de lui, de ses pleurnicheries de crocodile, le soucis est que les têtes de gondoles ne sont plus couvertes que de ce type d'écrivain flasque ou presque.

J'ai eu une enfance difficile moi aussi, et j'ai ressenti de la colère contre le monde entier mais je n'ai pas pris le chemin boueux du léchage de pompes pour réussir à devenir un grumeau sans fond mais bankable. À 15 ans, tandis que j'étais dans le torrent de morve du diable, j'ai gagné un prix, qui m'a été remis par des déportés juifs. Qui m'ont remercié pour avoir écrit ce texte qui me valut leurs embrassades. J'ai été très con et colérique quand j'étais jeune, mais je n'ai pas été ignoble, et je n'ai pas, depuis ces temps lointains, à invoquer mon enfance douloureuse pour justifier des écrits infâmes. Contrairement à lui, je n'essaie pas chaque matin de me racheter une conscience tout en faisant des léchouilles à ceux qui font et défont le plumard littéraire.

Moix a fait du chemin. Et il le dit lui-même, si BHL n'avait pas été sur son chemin pour le porter sur le devant de la scène, il serait resté ce type dégueulasse et haineux qu'il était.

À force de se mentir à lui-même, il finit par nous révéler la vérité qui se renferme en lui. Allez Moix, on attend le prochain épisode de ta série "Moi, Moix, sexe, mensonges et petites formules pourries". Énième saison.

___________

Il y a beaucoup de gens connus ou pas qui ont fait acte de contrition, qui ont compris, ressenti leurs actes passés comme des erreurs, fautes, crimes inacceptables et qu'on accuse encore des années plus tard, à qui on continue à faire porter publiquement ou non leurs fardeaux, à qui on ne trouve aucune excuse sur la situation dans laquelle ils étaient au moment des faits, des actes tant bien même leur situation d'alors était proprement douloureuse ou déchirante ou dénuée de repères et de repaires... Il faut donc le dire pour Moix, dire qu'il était dans une situation de vie douloureuse qui l'a amené à écrire ses textes dégueulasses, mais alors il faut le faire pour tout autre personne, connue ou non, qui a fait aussi son chemin de croix et à qui on rappelle sans cesse que malgré tout ce qu'elle a fait, ce qu'elle a corrigé, compris en elle, qu'elle fut le salaud d'une époque révolue.

Des ex-taulards sont ainsi estampillés criminels ou délinquants à vie. Heureux ceux qui croisent des personnes qui ne les assimilent pas à leur passé, qui ouvrent leur porte et leur donnent la place qui leur est due. Les excuses qui fonctionnent pour les uns doivent être les mêmes pour tous les autres. Chacun est victime de ce syndrome, mais quelques uns ne cessent de lutter contre cette maladie de con. Je crois en faire partie.

_____________

Faut pas croire, c'est pas parce que je m'intéresse à Moix que j'écris sur lui. J'en ai strictement rien à carrer et j'ai des journées assez chargées pour mettre ce type dans une case de mes pensées. En réalité, et ça fait plus de trente ans que j'écris, je m'astreins à une rigueur sans faille. Écrire nécessite une discipline. Malgré des phases moins inspirées, des moments où je n'ai rien à dire, il est nécessaire d'écrire. C'est exactement comme le sport. S'entraîner même si on n'est pas bien, même si on n'est pas motivé quitte à faire des contre performances. Il faut aussi lire, tous les jours. Il faut sans cesse car l'écriture et surtout quelques textes qui sortent du lot nécessitent de produire, produire, produire. Le cerveau en a besoin. Je viens d'achever un gros bouquin à paraître et je laisse le roman en cours décanter loin de moi. Un sujet comme Moix est comme du pain béni pour travailler l'écriture, l'aspect pamphlétaire, humeur mais aussi développer une opinion comme un pur exercice de style. C'est comme ça depuis des décennies et je ne vais pas louper mon entraînement quotidien, c'est mon lot, ma disciple. Vous lirez souvent des tas de textes, réactions de ma part qui ne sont que des moments d'entraînement. D'ailleurs mon site en est blindé. Des milliers de textes dans ce que j'appelle mon laboratoire d'écriture. N'essayez donc pas de deviner mes pensées à travers mes écrits publiés ici.

Commentaires

Articles les plus consultés