Ma bio de Noir Désir censurée



L'immonde fanatisme continue à s'acharner contre ma biographie de Noir Désir. Quand ce ne sont pas les anti-Cantat qui demandent l'interdiction de cette biographie, ce sont les pro-Cantat qui appellent à sa censure en proférant des tombereaux de calomnies à l'encontre de ce que j'ai écrit et travaillé durant deux ans. Tout le monde fait donc barrage à cet ouvrage sans en avoir lu une seule ligne. PAS UNE SEULE LIGNE.

Mon éditrice, aujourd'hui encore a dû tenter de défendre "Noir Désir, post-mortem" face, encore une fois à une horde de fans de Cantat qui ont décidé qu'ils feraient disparaître le livre d'un écrivain pour protéger leur dieu contre des choses qui n'ont jamais été écrites dans ce livre. Ils voudraient qu'on écrive quoi ces chacals qui se disent anti-censure et qui procèdent à l'instar de la fachosphère en encerclant de commentaires tarés un auteur ?

Voici les propos de mon éditrice pour tenter de leur faire recouvrer la raison :

"Ok alors on va essayer d’expliquer. Léonel Houssam n’est pas un fan inconditionnel, ni de Noir Désir, ni de Cantat, ni de Teyssot-Gay, ni de personne. Sa perception ne subit pas un quelconque aveuglement, ce qui rend son propos crédible. Pour info, quand j’ai écrit mon livre sur les fans de Cantat (dont je suis) il y a quatre ans (Bertrand Cantat - Nous les écorchés, le livre), qui compte la participation de 250 fans, une autre partie des fans a essayé de saboter le projet, publiquement et en envoyant des mp aux participants pour tenter de me discréditer. Pourquoi ? parce que, ô surprise, je parlais aussi de Vilnius et de la résonance que le drame avait eu chez les fans, et ce que ça avait révélé de Cantat pour eux. « on ne doit plus en parler ». Absurdité totale, vous en conviendrez. J’ai aussi été taxée de fan aveuglée pour tenter de rendre mon propos illégitime. Et c’était encore une époque où Cantat pouvait faire 70 dates et tous les festivals d’été sans qu’une seule pancarte ne soit levée. Là, le motif de la censure est différent : Léonel n’est pas toujours tendre avec ce qu’il appelle quand même « l’un des plus grands groupes de rock français de tous les temps » et, ô malheur, parce que Serge Teyssot-Gay (considéré par des fans en mal de fait divers comme le « traître ») y participe amicalement. Mais vous savez quoi ? Entre ces deux livres, aucun autre n’est paru. Et je vous garantis qu’il y a des choses à écrire, j’y travaille par ailleurs. Parce qu’évidemment, ce qu’on retient du post de Léonel (qui a la grande qualité, rare, d’être quelqu’un d’entier), c’est « insipide ». Il ne parle là que des idées politiques véhiculées par le groupe, et dont il a le droit de dire que « ce n’est pas là le meilleur de Noir Désir ». Dans cette bio, on lit aussi « la splendeur » de certains textes de Cantat, le soin porté à l’écriture, la maturité gagnée d’année en année, les prestations scéniques hors norme… Léonel n’est pas aveuglé et c’est ce qui rend son livre intéressant. Si vous vous braquez sur Cantat, l’homme à défendre, évidemment c’est pas le sujet. L’homme n’est pas à défendre, il n’en a pas besoin et surtout il l’a déjà été dans un tribunal. En revanche, l’œuvre, elle, est à défendre et c’est exactement ce que fait ce livre, avec la valeur ajoutée de mettre en lumière l’apport majeur de Teyssot-Gay. Réfléchissez bien avant de vous mettre en colère : nous sommes du même côté. Nous défendons les mêmes choses et nous luttons contre les mêmes choses. A une époque où écrire sur ce sujet est devenu quasi impossible et où on préfère aller faire le fanfaron dans les médias en ne parlant QUE de la « polémique » (je vous garantis que peu d’éditeurs ont les couilles de sortir des livres sur le sujet), écrire est un acte de résistance. Et même si au passage on égratigne un peu les personnages de l’histoire, c’est toujours dans le respect des artistes et de l’œuvre. Parce que c’est ça le sujet.

On ne se connaît pas mais ça fait cinq ans que je me bats sur ce terrain. Je suis journaliste (voilà aussi pourquoi une grande partie des fans me détestent lol) et j’ai essayé de faire mon possible depuis tout ce temps pour m’exprimer dans les médias en disant des choses que je crois justes. Il y a des tas de livres en cours (à écrire et publier) parce que je refuse l’idée d’être censurée sur ce sujet. On nous prive déjà d’un artiste majeur de la scène française, ne nous privons pas d’écrire, même si ça peut faire grincer des dents.

Si ça peut vous éclairer sur la démarche, je peux vous envoyer la préface du livre. J’espère que vous comprendrez que vraiment, on est du même côté, et que ce n’est pas en censurant un artiste (écrivain) qu’on peut lutter contre la censure d’un autre artiste.
Maintenant, je comprends tout à fait que cette lecture ne vous intéresse pas.
Merci pour ceux qui auront lu jusqu’ici et merci d’avoir publié l’information de la parution de ce livre.

Cantat a un chapitre qui lui est consacré, comme les autres membres. il n'est absolument pas exclu, du tout, du tout. l'auteur ne dit pas non plus du tout que Noir Désir c'est STG. il dit que c'est AUSSI STG. quant au prix, c'est 32 et pas 39 et oui c'est cher. c'est le prix de l'indépendance. Camion Blanc est une toute petite entreprise autosuffisante, et c'est très rare dans l'édition, dont les acteurs sont généralement et généreusement abreuvés de subventions. tu ne verras aucun autre livre sur les fans de Cantat ou sur Noir Désir où l'auteur se mouille un peu chez aucun autre éditeur, jamais. ils sont soumis à des pressions commerciales dont Camion Blanc se fout. ça s'appelle la liberté d'écriture et je crois que nous devons tous nous inquiéter de son éradication progressive. c'est ce que nous défendons en défendant Cantat ET ce livre. en tout cas, moi, c'est ce que je défends.

Pour info, personne ne se fait de fric avec Camion Blanc, personne. ça fait 25 ans qu'elle entretient une liberté de ton rare, et c'est justement parce qu'on ne se fait pas de fric. juste assez pour pouvoir publier le prochain livre et rémunérer les auteurs.

Faustine Sappa"

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