Et l'esclavage contemporain, on en parle?



Il est bien de penser au passé esclavagiste de l'occident, mais il ne faut pas oublier celui du monde arabo-musulman qui fut tout aussi monstrueux. Pensons à l'esclavage aussi en Afrique noire.

On pourra déboulonner toutes les statues, effacer tous les noms de rues, archiver ou brûler toutes les œuvres d'art que l'on voudra, et cela va avoir lieu, rien ne refera l'Histoire. En revanche, si l'on n'arrête pas d'être sélectif et de ressasser le passé pour hiérarchiser les "races" en fonction de leur culpabilité ou de leur statut de victime, on va tout droit à la guerre.

Prenons maintenant le problème de l'esclavage autrement. Penser l'esclavagisme au passé d'untel ou d'untel, c'est bien. Penser l'esclavagisme au présent risque d'être plus compliqué car ce qui a été fait n'est qu'interpretable ou "niable" et non modifiable alors que ce qu'il se passe induit de s'impliquer, voire se mettre en danger.

L'esclavage moderne, à ne pas confondre avec l'exploitation de salariés, encore que, est un phénomène massif. En Afrique, 1 à 3% de la population (selon les chiffres officiels et par conséquent peut-être sous estimés) est réduit à l'état d'esclave. Pour L'inde, c'est pire. D'autres zones du monde sont aussi très impactées. Une partie de ces esclaves est directement liée à ce que nous consommons à travers le monde, dans tous les pays où il y a une classe moyenne. Une autre partie est le fait de pratiques ancestrales spécifiques à l'organisation traditionnelle ou à la structure sociale qui divise la population en castes.

Je parle donc ici de personnes bien vivantes, pire, survivantes, et non d'ancêtres dont on se sert pour défendre ses propres valeurs, ses propres convictions, ses propres sectarismes, ses propres opinions et ses propres intentions quant à ce que l'on veut faire du monde.

L'Histoire peut servir à ça. Tout le monde le fait. Les états démocratiques tout comme les pays dictatoriaux. L'usage glauque du passé (sombre ou glorieux) ne sert qu'à ceux qui veulent manipuler leurs congénères.

Pour conclure, les débats racialistes, gâchant la lutte légitime contre le racisme, qui pourrissent notre présent et nous plongerons dans les profondeurs abyssales de guerres larvées, de guerres civiles, de guerres économiques, politiques, informationnelles (propagandistes) laissent dans un tiroir bien verrouillé le combat contre l'esclavagisme contemporain et contre l'exploitation tous azimuts des plus fragiles et misérables pour satisfaire notre soif infinie de consommation.

Ce statu quo sur ces massacres non-médiatisés ou déformés par les uns et les autres est proprement vomitif, tant de la part de ceux qui se taisent que de la part de ceux, identitaires de toutes les couleurs, qui préfèrent regarder la paille dans l'œil de ceux qu'ils ont désignés comme ennemis plutôt que de voir la poutre bien plantée dans leur propre cornée.

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