On ne naît pas con, on le devient.



Je refuse le droit à quiconque de me définir ou de m'essentialiser, c'est à dire me définir et même me prédéfinir selon mon sexe, ma sexualité, mon genre, ma couleur de peau, mes origines sociales ou encore l'Histoire du pays où je suis né. C'était d'ailleurs ce que Simone de Beauvoir affirmait aussi en paraphrasant Euphras : "On ne naît pas femme : on le devient". Ainsi on ne naît pas noir ou blanc, homosexuel ou hétérosexuel, victime ou coupable, gentil ou méchant, raciste ou anti-raciste, winner ou looser, oppresseur ou oppressé, etc. Nous ne sommes pas intrinsèquement ce que certains voudraient voir en nous. L'identitarisme, le suprémacisme, le communautarisme sont les conséquences néfastes de cet essentialisme qui nous revient en pleine gueule via les États-Unis. L'homme serait automatiquement un prédateur sexuel et la femme une victime automatique de cette prédation.

Avec l'inversement du paradigme à la sauce US combiné à l'essentialisme directement porté par les religions ou encore les radicaux de chacune des "minorités, que nous subissons aujourd'hui, si l'on a une seule goutte de sang noir dans les veines, on est automatiquement un noir, donc une victime du racisme conscient ou inconscient du blanc. Nous ne sommes plus à l'ère de la lutte contre le racisme, nous sommes à l'ère de la lutte contre les violences faites aux "minorités". Ces dernières sont hiérarchisées par elles-mêmes avec l'assentiment de ceux qui se sentent coupables des oppressions faites à ces minorités. En tête les femmes (qui représentent plus de la moitié de la population humaine pourtant), les personnes d'origine africaine, les homosexuels, les ci et les ça. Chacun crée une hiérarchie entre les dites minorités. Au final, nous sommes tenus par l'injonction de nous positionner dans ce puzzle mêlant déni de la singularité et tentative de contrôle des individus dans un groupe défini par des critères souvent mais vaguement biologiques.

Je dirais donc, en détournant la phrase de Simone de Beauvoir: "On ne naît pas con, on le devient."

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