Dans les odeurs cadavériques de la crise sanitaire. Journul intime 13.


La bombe à retardement qu'est la crise économique, sociale, politique et environnementale n'est finalement qu'un leurre. L'essentiel à mon sens, c'est l'indécence de l'espoir, ce sentiment glouton qui mange les fibres de la pensée. Chacun sait qu'il va mourir mais ne goutte pas cette longue descente en enfer collective. 


J'essaie encore de me révolter, m'insurger, pourtant je ne souhaite qu'une chose : la tranquillité loin des hommes en attendant le dernier souffle. 


Aujourd'hui le temps est automnal. Dans deux jours l'hiver qui n'a plus d'hiver que le nom. Nous sommes baignés dans un détestable automne qui dure six mois. Le monde que j'ai connu, vécu, est en pleine déliquescence mais il fait semblant de pouvoir se relever. Jusqu'à présent, j'ai peu commenté la crise dite de la covid. Pour la simple et bonne raison que je n'en suis qu'un spectateur au balcon. 


Comme je l'écris dans un de mes romans en cours d'écriture : j'admire l'accident. Voyeur comme un automobiliste qui regarde des voitures qui se sont cartonnées sur l'autoroute. Observateur et voyeur. Je mate cette partouze de zombies terrifiés et/ou rendus dingues par les mesures d'auto-internement chez soi. Des lambeaux de bites et de vulves sont expulsés à chaque coup de butoir. Les caresses de mains caleuses, les râles de plaisir horrifié, les odeurs de sueur cadavérique. Je branle ma queue de l'âme en savourant l'orgie dégueulasse de ces millions d'hommes et de femmes. Je ne me sens pas au-dessus mais à côté, en marge, un gode profondément enfoncé dans le cul, les tétons violacés par des pinces en métal, la bouche obstruée par une boule de billard. 


Vous comprendrez bien que dans ces circonstances, j'ai beaucoup de mal à entrer dans les polémiques et les débats. Je m'en contrefous des vaccins, l'industrie, le complot, les errances des puissants. Au fond de moi, campé sur mon fauteuil moelleux dans le temple de ma République Personnelle, j'attends que ce gode perfore mes entrailles et m'éclipse du monde dans un flot de douleurs et de hurlements. À quoi bon rejoindre l'orgie sanitaire quand on peut simplement choisir de s'envoyer paître de la cohue des vivants. 




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