Le taux de suicide a chuté de 20% en 2020. Je vous explique pourquoi. Journul intime 17.

 

Visuel : Dennis Milecki

Contrairement aux lieux communs, le taux de suicide n'a pas augmenté en 2020. Et même plus, il a chuté conséquemment durant le premier confinement. Et globalement, les premières observations sérieuses montrent un taux de suicide en baisse de 20% par rapport à l'année 2019. 


Il faut donc le dire puisqu'on ne cherchera pas à trouver les causes réelles à cet effondrement des suicides. La réponse est pourtant claire. Nous vivions dans un monde de performance, de pressions lourdes au travail. Pour quelques sous, chacun était poussé à la dépression, aux envies d'en finir. Ce monde était une mare de bouse infecte. La perte de liberté de mouvements, la perte de lieux de loisirs et de culture n'y a rien fait. Les personnes au bord du gouffre ne se sont pas fait sauter le caisson. Et pour cause, terminés les trajets de merde durant des heures dans les transports en commun ou les bouchons pour se rendre au taf. Fin des conversations insipides en boucle avec des connards de collègues. Fin des coups de pression avec le boss de merde qui te saoule avec les "35 heures et les charges, y'en a marre." 


La vie est devenue étrangement agréable et désagréable. Bien sûr il fallait vivre les uns sur les autres ou totalement seul mais plus de cons à subir, plus d'employés de merde ou de patrons à la con. Enfin la paix. Une paix provisoire où l'ennui a retrouvé ses lettres de noblesse, où les angoisses ont repris des proportions acceptables. 


Finies les emmerdes. Tout était suspendu. Jusqu'en 2019, tout n'était plus que gestion du temps, gestion de la vie, gestion de la réussite et de la performance. 


Parallèlement, le taux de dépression a augmenté de 20%. Un étrange effet de vases communicants. Certains ne se suicident pas pendant que d'autres entre dans une souffrance psychique. Ça leur passera. Les rois de la performance et de la joie à travailler reprendront leur vie d'activités. Je suspecte les nouveaux dépressifs d'être ceux-là même qui poussent les autres au suicide. Ceux qui perdent aujourd'hui récompensent ceux qu'ils faisaient souffrir avant. 


À suivre ce combat des souffrants. Les antis et les pros, les pour et les contre. J'ai ma calculatrice, je compte les points. 


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