Noël est enfin magique - Journul intime 2021 - 2

Vous avouerez que vous n'avez jamais été heureux à Noël. Noël, ça n'est pas le père Noël, c'est la naissance de Jésus. Et pourtant cette date est un fake. Il s'agissait en réalité d'une fête païenne liée à la disette hivernale, une rupture de jeun du fait de gardes-manger qu'il ne fallait pas vider trop vite à l'orée de l'hiver. L'Avent était une période de jeun afin d'économiser les réserves de nourriture pour passer l'hiver, et surtout les céréales, composante essentielle du pain. Lorsque l'empire romain devint chrétien, il traduisit toutes ces fêtes païennes à la mode Jésus. Ainsi, si vous comparez le calendrier chrétien au calendrier paysan, vous saurez d'où viennent ces fêtes religieuses en occident. Et c'est la raison pour laquelle les autres calendriers des autres religions ont des dates très différentes. Je vous laisse vous pencher sur la question. 

Les religions s'inventent là où elles naissent puis là où elles se répandent. 

Que le Diable me pardonne. Lorsque le pépère Noël connut le succès qu'on lui connaît aujourd'hui, il naviguait à dos de traîneau dans une société industrielle naissante, celle qui a tué Dieu avant de le faire renaître sous sa forme kalashnikov, avions de guerre, chars, télévision et réseaux sociaux. 

On fait la guerre désormais pour offrir des jouets en pétrole, des outils connectés pour se lessiver le cerveau avec des écrans, des bijoux onéreux en toc, des enfers... Des enfers... 

En fait des enfers... En fête des en-faire. Les riches s'offrent et sur le faîte de la misère de leurs congénères bipèdes puent la connerie et l'hypocrisie dans la partition brouillonne des traditions factices. 

Noël 2021 ressemblera à un entre-deux, après le choc frontal de l'année zéro. Année 2020. Pendus aux écrans comme des condamnés à la peine capitale, nous pendouillerons au bout de la potence de l'extinction que chacun aura enfin compris. Ou presque. 

Nous avons bâti nos cerveaux, nous les avons rempli de réflexion pour finalement nous ruer dans le grenier, dans le garde-manger. Un 25 décembre. Peut-être. Pour tenter de survivre à un hiver qui n'aura plus d'hiver que le nom que nos ancêtres lui ont donné. Ce Noël 2021 ressemblera beaucoup à notre proximité avec la mort. Ce Noël, comme un lointain retour du message du Christ, sera le crépuscule assumé ou non de nos existences. Un Noël peu à peu asséché, caniculaire, étouffant d'où les gardes-manger brûleront dans les paumes lance-flammes du Diable.