Peut-on vivre sans culture ? Oui et deux fois oui. Journul intime 10.



J'écoute "Hitting the Wall" des Cows.



Donc, en ce qui me concerne, je ne peux pas vivre sans culture mais c'est pareil pour le fan de Johnny ou l'aficionado de Franck Dubosc. La pandémie (qui fait peur dans le zizi des habitants des pays riches) a figé un milieu économique largement mis sous perfusion d'argent public et particulièrement la France. La culture ne peut être considérée ici de la même manière qu'au Darfour ou dans les coins reculés de la Sibérie. Dans ces régions du monde, la culture est synonyme de tradition selon nos propres définitions. Est-ce à dire que ce n'est pas de la culture ? Est-ce à dire qu'elle est "la culture" au sens où l'entend de nos jours?


Quand j'écoute les Cows, suis-je dans la consommation jubilatoire ou simplement dans la survie mentale ? J'ai mon idée sur la réponse. Nous sommes tellement baignés dans un confort matériel, institutionnel et idéologique que nous sommes des rebelles permanents dans un système qui promeut comme débouché bénéficiaire la rébellion. 


La culture, le monde de la culture en France est arrosé d'argent public. Parce que la culture serait virale ? Alors pourquoi 1 milliard d'êtres humains misérables survivent sans cette culture ? 


Sont-ce des vrais êtres humains ? Apparemment non puisque sans culture, il serait impossible de vivre.


Revenons à la France qui biberonne la culture. Cette culture qui devient de plus en plus conformiste, rebelle et autorisée si l'on respecte tous les préceptes idéologiques de la bien-pensance. Aujourd'hui des milliers de professionnels de la culture sont au chômage. Organisateurs d'événements, techniciens, costumières, décorateurs et tant d'autres. Leur régime d'intermittence a été reconduit tant que la situation ne pourra redevenir normale. Pour eux le coup est dur. Très dur. Même s'ils bénéficient de ce régime particulier et unique au monde, les perspectives sont sombres et cruelles. 


Pourtant la culture, celle qui désormais contrôle la culture, celle qui autorise et interdit, celle qui a le droit de citer, celle qui est interdite, tire la langue. Les directeurs de théâtre, de salle de spectacle, de concert viennent crier leur colère et leur détresse sur les ondes et dans les pages des magazines, journaux, webzines et j'en passe. Mais ayant un peu gravité dans ce milieu pas mal d'années, c'est juste à mourir de rire. Combien d'artistes borderlines vivants sont autorisés à vivre de leur expression aujourd'hui ? Quasiment aucun. 


La "culture" en milieu capitalisto-libertero-occidental est ultra-normée. Elle se contrefout de la liberté, ne défendant qu'une liberté conditionnelle. Elle n'autorise que les excès que s'ils sont d'extrême gauche, elle ne laisse droit à la radicalité que si elle est proprette et humaniste. La "culture" en France n'est qu'une succession de seigneuries du bien pré-defini contre le mal. La "culture", c'est l'exercice le plus réactionnaire depuis deux décennies. Ceux qui ont droit au pactole d'argent public sont les chantres du centrisme entriste du business grimé en rébellion de pacotille.


Tous ceux qui pleurent, parmi les artistes de la "culture" s'inscrivent entièrement dans cette définition. Ils ne défoncent rien, ils n'inventent plus rien, ils sont heureux dans leur liberté conditionnelle. 


S'ils avaient un minimum de "culture", les artistes si souffrants d'aujourd'hui sauraient ou se rappelleraient que l'écrasante majorité des artistes dans l'Histoire ne vivaient pas de leur art et quand c'était le cas, c'était parce qu'ils se conformaient au diktat de ceux qui les finançaient. 

 

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