Je n'ai qu'un centre à ma vie, qu'un métronome, qu'un fantasme et c'est Toi.

 


Je ne vous donnerai plus rien à bouffer de moi. Les lambeaux que vous avez déjà pu m'arracher sont les derniers. Vos crocs peuvent tenter encore de m'atteindre, ils se cogneront au mur d'acier que j'ai dressé contre vous.

Les jours se sont écoulés. Vous supporter dans votre mare de sentiments mielleux et de sexe m'a durablement affecté, amoindri. Vous souhaitez y rester, me toiser, m'ignorer ou vous exhiber pour mieux me détruire.

C'est inutile. J'ai fait le tour de mes névroses, de mes dents de scie émotionnelles. Vous avez gagné votre partie mais vous avez perdu la mienne. Je suis autant impulsif que patient, autant explosif que méticuleux, autant gentil que cruel. J'ai fourbi mes armes, je me suis mis en ordre de bataille et j'ai affiné ma stratégie et mon plan d'attaque. Tout est prêt.

Les territoires perdus seront reconquis mètre par mètre. J'éviterai autant que possible les effusions de sang. Mais quand cela sera nécessaire et si vous m'y poussez, je serai sans pitié.

Avant de lancer les hostilités, je vous laisse vous dépêtrer de cette certitude de victoire qui ne vous quitte plus. Mon vieux continent, ce vieux continent que je suis laisse quelques territoires à vos razzias. D'autres lieux sont en cours de modification. C'est un travail de titan... J'y installe des nouveaux murs infranchissables qu'aucun de vous ne sera autorisés à franchir. Je vais y festoyer, m'y déboîter le corps et l'esprit avec jubilation. Ce que vous m'avez fait n'y existera plus. Vous n'y serez même pas les spectres malencontreux que vous aimeriez être.

Dans ces territoires nouveaux, je reprends la place qui est la mienne dans ma République personnelle. J'y règne, je m'y évanouis, je m'y compromets. Votre victoire est passagère parce que mon amour est plus fort, plus immense, plus magistral que vos grotesques galipettes baveuses et vos complicités futiles.

Je n'ai qu'un centre à ma vie, qu'un métronome, qu'un fantasme, qu'un seul être que j'arrime à mon corps et mon esprit, et c'est Toi. Toi seule le sait parce que je suis aussi le seul être que tu arrimes à ton corps et à ton esprit pour l'éternité.


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