Les adieux à ta peau. Journul intime 60.

 


Le goût de ta peau, la caresse de ta voix, la douceur de tes gestes, la saveur de tes seins... La totalité de ton corps, la totalité de ton âme. Tout ça n'est plus pour moi. Je ne suis plus qu'un souvenir saccagé au sol par un autre qui a le goût de ta peau, la caresse de ta voix, la douceur de tes gestes, la saveur de tes seins... Et surtout, il a ce que je n'aurai plus, l'élan de ton cœur, l'ivresse de tes sens, la flamme dans ton ventre, la brutalité jouissive des corps qui fusionnent. Il a ton attention, il a ta fascination, il a ta beauté, ton génie, il est toute ta vie. Dans la boue dans laquelle je patauge désormais, je n'ai plus d'horizon car tu étais cet horizon. Je n'ai plus que la cage d'une vie, le son entêtant de la mort qui m'encercle. J'ai ma sueur, j'ai l'odeur de ma merde, j'ai les artères qui se bouchent et le dos qui tabasse. En fait, je n'ai même plus le goût de me plaindre, de pleurer, de hurler. Il ne me reste dans le vase pété de ma tête qu'un jus crasseux qui me sert d'âme. Nous aurions tué pour vivre l'amour à l'infini. C'est fait, je suis presque mort, lardé des coups de lame que toute passion finit par donner. 

Un jour peut-être, je goûterai ta peau... Ce sera sans doute sur les terres étranges de l'au-delà. 



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