Ne le prenez pas mal mais je vous emmerde tous. Journul intime 64.



Ne le prenez pas mal mais je vous emmerde tous.


Vous vous dites bien sûr que c'est encore une fois le statut d'un gros frustré de la vie. Je ne cache pas que j'ai été ce genre de type durant quelques courtes périodes de ma vie.


Cette fois-ci, c'est un "je vous emmerde" bien placé, plus élaboré, plus respectueux de vos pathétiques individualités.


Il est certain que quelques quidams le prendront à titre personnel, dégainant des "t'es qui toi pour parler comme ça" ? Ou encore "ça s'adresse à moi ça, c'est ça ?  »


Des petits soubresauts de sauterelles agonisantes.


J'ai eu à vivre quelques semaines éprouvantes. Ne vous inquiétez pas, rien de bien terrible. Que du banal. Une déstructuration complète de ma vie personnelle qui m'a plongé dans un abyme bien salutaire en définitive.


Après tout je n'écrivais plus vraiment, du moins rien de bien passionnant. Au mois d'août, un bouffon qui croyait que je draguais sa femelle m'a balancé un  « tu tournes pas autour de ma femme, toi pauvre connard avec tes livres de merde.  » J'apprécie toujours ce genre de compliment venant d'un abruti qui n'a pas lu un seul livre depuis sa sainte enfance.


Bref, l'homme que vous lisez n'est plus tout à fait le même que celui que vous avez connu ces dix dernières années. Déjà parce que j'ai pris une décennie dans la face mais aussi parce que je suis tombé de mon arbre sacré. Ça a pris quelques semaines pour que je cesse de gigoter comme un fœtus expulsé comme une chiasse d'un utérus gluant et flatulent.


Mes moignons molasses grattaient la terre comme pour percer le bide de la matrice. C'est un processus normal.


Cela aboutit finalement à une ultime renaissance. Sans doute la dernière de ma vie.


Je l'annonce donc, je ne vais plus produire les soirées Acharnistes ou Burn-Out qui furent géniales mais qui ont finalement eues pour conséquences de niquer un pan de ma vie. Je vais également alléger mes sorties dans les lieux où j'avais l'habitude d'aller puisque ceux-ci sont entachés par de la crasse humaine digne d'un charnier amical.


Je vais aussi redéployer mes griffes, sans faire de redite, celles-là même qui furent les armes avec les mots d'un dénommé Andy Verol.


Il paraît que la gentillesse ne paie pas. Au contraire, elle dessert et donne l'impression à ceux qui en bénéficient que l'on n'est qu'une petite lopette incrédule.


Tout ça est terminé. Désormais toutes les parties, je les joue seul. J'emmerde, j'encule tous les traîtres, les faux potes, les amis qui s'en branlent pas mal de ta life. Je vais dézinguer par les mots comme je le fais depuis l'automne mais plus encore, je prendrai tout ce qu'il y a à prendre sans aucune forme de vergogne de merde. Je n'ai plus à appliquer le principe de respect qui n'est finalement qu'une dégoulinante soumission à la putasserie des autres.


Je vais consommer les relations humaines à l'instar d'une bonne plâtrée de connards goût faux-derche et peigne-cul.


Il y a nécessité à reprendre du service. J'ai toujours été du genre à cramer la vie par les deux bouts. Ça n'était pas confortable mais c'était jouissif. Mourir debout plutôt que de vivre dans un beignet trop sucré à base de fakes foutraques et de flonflons mielleux.


J'annule mon soutien à tous les artistes. J'annule les éditions Burn-Out. J'annule les démarches pour les uns et les autres que j'avais annoncés. J'annule aussi la courtoisie, j'annule les efforts pour améliorer le sort matériel, j'annule le Black métal, le death métal, le hardrock qui sont des genres musicaux de sous-rebelles ultra conformistes. J'annule le mot amour de mes écrits, j'annule les petites politesses, les grandes déclarations. J'annule les mamours, les larmes, les poings liés, les petites malhonnêtetés. J'annule mon traitement, l'arrêt de la clope, les gestes barrière, les regards doux, j'annule la compassion, la tendresse, les promesses. J'annule l'espérance de vie, les sacs à vomis de sentiments pré-définis.


Je décrète le mépris, la haine, l'insulte, le dégoût, la baston générale, la guerre civile, l'ultra capitalisme destructeur.


Retour à l'égocentrisme ravageur, à l'incendie criminel et relationnel. Retour vers le néant jusqu'à ce que la mort me répare...

 

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