Le corbeau et le bâtard

 

Insolo Veritas


Mister Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait dans son bec un carnage.
Mister Bâtard, terriblement excité,
Lui tint à peu près ce langage :
« Hé ! bonjour, vieux Corbeau.
Que vous êtes chelou ! que vous me semblez cabot !
Sans mentir, si votre vieil âge
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des morceaux de choix de ces bois. »
A ces mots le Corbeau se la jouant comme un roi ;
Et pour cacher qu’il était aux abois,
Ouvrit un large bec et régurgita par deux fois.
Le bâtard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout emmerdeur
Vit aux dépens de celui qui le broute :
Cette leçon vaut bien un carnage, sans doute. »
Le Corbeau, péteux et déçu,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Le bâtard, frustré par une existence faite d’échecs et de coups durs,
Chopa une pierre qu’il balança à la tronche de l’oiseau.
La plaie grand ouverte sur son poitrail,
Laissa s’écouler un sang noir et épais.
Avant que le corps du corbeau ne touche le sol,
Le bâtard l’attrapa pour y planter ses crocs,
Savourant la chair chaude de la bête mourante.
Les croassements pitoyables,
Les tremblements violents,
Excitèrent les sens du garçon, qui,
Tout en mâchant la viande chaude,
Empoigna son chibre dressé.
« Putain que c’est bon ! Salope ! »
Juste avant d’éjaculer,
Il prit soin d’enfoncer,
Son sexe gonflé
Dans la plaie ouverte de l’oiseau trépassé.
Les cris orgasmiques du Bâtard
Se firent entendre dans toute la vallée
Plongée dans le noir.
Tous les habitants savent ce que fait le bâtard
Ils sont donc soulagés,
Que pour une fois,
Il ne se soit pas attaqué à l’un d’eux.
La morale de cette histoire,
C’est que si ce sot de corbeau s’était tu,
Sans doute serait-il encore de ce monde.
Projet en cours avec l'artiste Insolo Veritas


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