Frigide, ça ne se dit plus.

 

Insolo Veritas


Un mot a disparu de la circulation : frigide. Ça faisait penser à frigidaire. Les frigidaires, c'était un luxe quand j'étais petit. Il y en avait des désignés à l'américaine. On disait que c'était des frigos américains. Ça faisait rêver. Ça faisait des factures d'électricité de fou, mais on avait le truc américain pour conserver les yaourts, la viande, les légumes, les fromages et une cuisse de frigide. Parce qu'à l'époque, on ne se souciait pas tellement du plaisir des femmes. C'était pas très américain, c'était pas tellement cowboy ou indien, c'était tout juste Coca-Cola, et quelques fois c'était boîte de nuit. 


Alors frigide a disparu car les femmes jouissent toutes comme les hommes sont capables de ne plus jamais avoir d'orgasmes. 


C'est ce qu'ils disent… mais sitôt entrés dans le plumard des couples, cette préhistoire est de retour. Les corps se précipitent pour finir leur affaire, faire leur devoir. L'homme éjacule précoce et la femme frigide… l'ennui est réel. Les frigidaires américains ont été remplacés par les films pornos ou le culte des aventures d'un soir ou deux. Le sexe n'a jamais été aussi nul que depuis qu'il est libre, dans le bac à légumes du frigidaire. 


Work in progress avec l’artiste Insolo Veritas. 



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