A force de cogner dedans
Au garde-à-vous devant le
drapeau de la mort, au check-point entre la vie et le trépas.
Elle s’acharne malgré tout à
marcher, à courir, à grimper, à piller, à subir, à détruire.
Elle ne lâche pas, léchée par
les langues fourchues de la connerie.
Dans les regards vaseux des
passants, les bouches pâteuses des amis, des collègues,
Dans les phrases visqueuses
des enfants,
Elle se perd. Elle se pend.
La rage au ventre, l’esprit
de vengeance en embuscade,
elle se lance à l’assaut des
bêtes humaines.
Ses doigts fins et délicats
peignent des lames tranchantes sur des papiers-pixels,
Ses yeux amandés aux iris
sombres se déversent de larmes amères en torrent.
« Je ne veux pas ça !
Mais on m’offre ça !
Je ne veux pas voir ça !
Mais on me montre ça !
J’essaie d’être quelque chose
qui me ressemble,
Mais je ne ressemble qu’aux
autres !
J’essaie de fuir de ces
torrents de foule,
Mais j’y suis noyée ! »
Elle ne réclame ni la paix ni
la tranquillité,
Encore moins l’amour ou des
queues s’évidant dans ses tripes,
Elle ne cherche pas le
bonheur ni même la beauté,
Elle attend que les murailles
tombent,
Ses poings menus déchiquetés
jusqu’à l’os à force de cogner dedans.
« N’utilisez pas ma rage
pour vous nourrir d’énergie !
Ne faites plus usage de moi
pour redorer vos esprits merdiques !
N’envisagez plus de vous
servir de moi pour vous inventer une belle vie !
Barrez-vous !
Je l’ai en moi, lui, ses
tentacules et sa haine qui me niquent !
Il a la force d’un monstre
enragé,
Il a l’esprit du diable
parfaitement grimé !
Il est là, j’en pleure, j’en
crève, je suis accroc et cravachée !
Je suis une chose, je suis un
tout,
Mais par pitié, laissez-moi
déserter ! »
Ce n’est bas de lumière dont
elle se nourrit,
C’est d’océans de boue,
Mutilée à jamais pour le capharnaüm
de son âme défaite,
Elle engage un combat féroce
contre la camarde…
Œuvre de Dysto-Photographie. Work in progress avec cette immense artiste.
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