La belle plastique de l'angoisse

 

Dysto-Photographie



Les bouffées délirantes ne sont que des souricières creusées dans l’esprit. 


L’homme à la tête de feu s'est manifesté auprès d'elle telle une ombre sans corps. Immédiatement, elle a senti la peur lui broyer le ventre. Il tenait un langage poli, avenant. Elle en a lâché sa clope qui a brûlé sa cuisse.


Les tremblements n'ont pas tardé à suivre. Le torrent des angoisses s'est intensifié au point de bannir toute raison. Ce jour est à marquer d'une pierre blanche. Le dôme de chaleur ne quitte plus le pays depuis des jours. Ici la guerre, là les sécheresses, plus loin les inondations, les typhons, les atomes en scission, les atomes crochus tels des crocs acérés plantés dans le crâne.


Les tentacules du monstre psyché l'enlacent dans un mouvement entre caresse et strangulation. Autour de sa taille, de son cou, de ses seins, de ses cuisses, de son sexe. Elle sent son souffle coupé, ses yeux grands ouverts mais sans que les couleurs puissent pénétrer dans son âme.


La mort lui manque. La vie l'envahit.


Elle voit tout en noir, elle tente d’en sortir. Mais plus elle essaie et plus elle s’y enfonce. Plus elle se bouche les oreilles, et plus elle l’entend. Plus elle regarde la lumière et moins elle n’en sent les bénéfices.


Et lui susurre des mots orduriers, des mots salopards qui l’effraient, qui l’excitent, qui percutent ses seins, son vagins, son corps… Tentacules dans la bouche, entre les cuisses. Le diable est dans les rafales de pulsions. Le bras armé de ses vices, le combat sans merci de la sagesse et de la folie. Elle a toujours lutté, vacillé, hésité. Entre brouhaha intérieur de pensées obscures et sa bouche tentant de hurler à la face des foules qui l’ignorent.

Elle sera bientôt engloutie par ses vices et ses tumultes, tabassée par ses liaisons brûlées. L’homme à la tête de feu est désormais dans ses entrailles. Plus elle le supplie de partir et plus son désir monte.


Un jour, tous les murs tomberont. Le gluant de leurs yeux de porcs sur la plastique de son corps est tellement tenace.


Œuvre de Dysto-Photographie. Work in progress avec cette immense artiste.


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