Ce qui devient est toujours déviant…

 

Les forces décuplées, le rongeur blessé mais enragé se retourne contre le prédateur, lui transperçant le pelage de toutes parts. 

"Je mets fin à tes jours et t'envoie planer dans cette nuit sans fin. 

Comme le chien de son maître, je suis sélectionnée, je suis un fidèle à la niche, je regarde le boss se repaître de la viande qui l'excite. Dans la bruine de son esprit, je tente de trouver mon chemin… il m'a envahie, il a fini par devenir pesant, envahissant. Il est devenu nul au lit, chiant par sa peau, ses gestes, sa voix et son souffle. Que dire de sa queue et de ses mains qui m'empoignent…. 

Il ne lui reste que la protection qu'il m'apporte et les souvenirs d'un temps où il était le feu, la folie, la vie pour moi. 

Désormais, il n'est plus que l'ennui, le ronron du quotidien, le tranchant de l'épée qui ne coupe plus. Il est ma dépression, ma morne vie. Son corps, ses morts, son regard sont l'ombre de l'amour, le rot puant de l'orgasme depuis longtemps digéré. Il est les souvenirs agréables que l'on veut garder comme une preuve que l'on a vécu. 

Son ciel n'est plus le mien même si je ne me sens pas encore de lui trancher la gorge ou le réduire en poussières cosmiques. 

Il est maintenant l'usure et la rouille. Mon corps lui dit merde, mais mon âme ordonne ce même corps d'être tolérant avec celui qui fut toute ma vie…" 

Le cœur-purin et ses poumons-bouse. 

Le danger vient en effrayant… ce qui devient est toujours déviant… 

Œuvre de Dysto-Photographie. Work in progress. Projet final livré plus tard.