Je ne baise pas, je fais la mort

 

Dysto-Photographie

Il y a plusieurs mondes dans lesquels je vis. Ils se distinguent les uns des autres par leurs frontières étanches. Afin de maintenir ces mondes parfaitement en état de marche, il n'existe qu'une méthode pour les protéger et les empêcher de se désagréger: le secret. 


Dans l'un je suis la belle, sorcière top-model croquée par des penis brouillons. Dans l'autre, je suis le vent, le souffle de la Terre, l'invisible douceur qui se répand sur les déjà-morts. J'y suis l'oreille qui écoute leurs prétentieuses déprimes, leurs récits ininterrompus de souffrances. 


Dans l'un, je suis leurs fellations, leur cuve, j'y suis la bombe qu'ils baisent pour se redorer le blason. Dans l'autre, je suis la naissance du pouvoir, je suis la patience et le croc qui perce leurs yeux dans la nuit. 


Mais ni dans l'un, ni dans l'autre, je ne suis la troisième, la puissance reine de mon royaume, le bout des doigts tels des dagues gravant dans le bois massif les repères d'un monde qui s'en va. Dans la troisième, je suis moi, ni le corps désiré ni l'être ignoré, j'y suis moi, j'y suis debout, le regard de feu flirtant tant avec le métal en fusion du cœur de la planète qu'avec l'infini légèreté de l'univers sans êtres. 


Work in progress avec l’artiste Dystophotographie.




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