Je suis l'espionne depuis la frontière du néant

 

Dysto-Photographie

Il a plié l’échine, soufflé par la force de mes tentacules. 


Lui et ses testicules...

De bonhomme, de l'homme... 

Ce feu éteint qui a laissé la place à ce visage livide, ce visage pathétique, ces traits de petit garçon trouillard.

 

Te voilà sans masque, te voilà à découvert, malgré tes muscles puissants, ta carrure de Goliath,

Tu n’es plus qu’une grotesque parodie de toi-même.

 

J’ai vu les ombres qui rôdaient tandis que tu me prenais pour ta chienne soumise.

Leurs silhouettes troubles tournoyaient, t’effleuraient.

Tu n’avais d’yeux que pour ton chibre dressé,

Tu n’entendais que mes gémissements de douleurs.  

 

Tu n’y as pas vu le sang qui s’écoulait de tes membres. Crétin. Ce sang que tu pensais être le mien, dont tu te badigeonnais le torse, les cuisses et le sexe.


Incapable, truand sexuel, tu n’es qu’une insulte aux spectres, aux vivants et au monde.

Ta puissance, dans une pièce fermée,

Ta pauvre soumission sitôt que tu me quittais.

 

J’étais le réceptacle de ta vengeance, cette colère, cette furie que tu ravalais en société.

La chose, moi, t’a pris au piège. Une femme sans tête, sans cervelle, voilà à quoi tu m’avais réduite !

Ne t’excuse pas, ne t’agenouille pas, relève-toi, arrête de trembler, cesse de cacher ton visage de gamin pleurnichard.

Relève-toi ! Approche ! Et tiens ! Tu les sens les baffes !

 

Non je n’arrêterai pas ! Tu ne demandes que ça. C’est toi maintenant qui sera mon chien docile.

Barbotant dans MON sang

Gazouillant dans ma bave,

Rampant dans mon dégueuli. 


Voilà. Je pose le stylo. Vous êtes les touristes de mon âme que vous pensez comprendre parce que je vous laisse y traîner. Mais si finalement, je ne faisais que vous conduire sur le chemin que vous souhaitez prendre ? Est-ce que finalement, je ne suis pas le parc d'attractions mentale dans lequel je vous entraîne, pour vous divertir, vous pervertir, vous livrer la pitance dont vous avez tellement envie ? 


Est-ce que vous n'êtes pas juste des voyeurs ? Ou d'immondes spectateurs prévisibles qui se pensent plus intelligents et "sensibles" que vos congénères. Dégénérés. Vous êtes entrés dans mon manège. Le coup de la femme soumise qui finit par se libérer des chaînes de son salaud de maître. 


Vous ne regardez rien, vous voyez à travers le brouillard de vos esprits brouillons. 


Qu'avez-vous cru voir dans tout ça ? Un joli corps de femme dont le sang se déverse sur les carcasses relax de spectateurs ahuris ? Savez-vous vraiment qui est l'homme à la tête de feu ? Que savez-vous d'autre de moi que votre "elle est bonne et torturée"? Vous êtes sérieux ? Vous pensez sérieusement que vous êtes si importants pour me réduire à l'état des mots que JE VOUS SERS ? 


Méfiez-vous de vous et de vos facilités. Posez-vous et regardez-vous plutôt que me reluquer. Regardez votre propre usage de vos sexes, votre façon d'être à l'autre. Cessez de me regarder, cessez d'admirer comme des pervers que vous êtes l'exposition de mon corps mi-bandant, mi-degoûtant. Regardez-vous, vous êtes le néant. 


Work in progress avec l’artiste Dystophotographie. 



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