Mon fils incontrôlable

 


Quand j'étais jeune - j'étais beau comme un dieu mais je haïssais le monde - je me faisais jeter de toutes les entrées boîtes, pubs, etc. Putain c'est bon d'être vieux, bien accompagné. Je pue le chiffre d'affaires pour eux. Je rentre partout... Jusqu'au jour où je ferai un truc que je détestais quand j'étais jeune... La mort a moins de valeur quand on est sûr d'en approcher. On ne s'entretue que parce que des vieux mâles ou femelles, des iels comme on dit désormais, ont décidé d'user de la crédulité des jeunes pour régler leurs comptes. J'ai maintenant l'âge de bientôt mourir et la force d'un leader de horde. Celui que je fus plus jeune me détesterais. Mais je lui dirais qu'il est mon fils incontrôlable. Je lui donnerais des armes et des entrées faciles partout il souhaiterait aller. Pour qu'il serve sa cause et la mienne. Notre cause commune.

Parce que même si j'ai vieilli, je reste celui que je fus. L'humanité est répugnante. Elle ne mérite qu'une seule chose : son sort. Quel est-il ? La disparition imminente et inexorable.

S'il avait été celui que je suis devenu, le moi jeune combiné au vieux maître de la république personnelle autocratique, nous aurions baisé le monde ensemble. Lui et sa misanthropie céleste et moi et ma compromission soulagée...

Vieillir et mourir, c'est mourir ensemble en un seul. Tout seul...




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