Se mêlent les langues des esprits vengeurs

 

Ce putain de macadam qui ne résiste pas aux bombes. Ces saletés d'égouts qui explosent sans mal. Mais surtout, surtout, hein, surtout, il y a la chair et les os, le sang et ces bouches qui exhalent la pâtée pour chien, l'insulte et la bêtise, la haine des frustrés, le crachat gluant des ratés. Se mêlent les langues chargées de dépôts blancs des esprits vengeurs et celles des affamés de pouvoir. Dans la danse duale de leurs silhouettes tendues, le vent chaud de la colère tournoie. C'est de ce point de convergence entre les vivants qui détestent la vie dont je veux parler, cette immense orgie de foireux, de clowns applaudissant comme des gosses shootés les bruits de bottes. Mais ceux qui ont peur ne sont pas meilleurs. Ils sentent l'urine, ils ont la peau de l'âme qui luit sous le cagnard des blasts orangés.

Cette Humanité toute gueularde ne fera jamais le poids contre elle-même. Elle n'est qu'un gros tuyaux charriant de la merde d'un point A vers un point B. Rien de plus et rien de moins.