Luttons tous ensemble pour l'abolition du discernement ! - Journul 94



On offre de plus en plus de temps à ceux qui ne sont pas là, ceux qui parlent dans l'écran, ceux qui laissent croire à l'intimité partagée par câbles et satellites interposés. Ceux-là ne goûtent jamais de notre mauvaise haleine, de nos odeurs, nos gueules piteuses du matin.
Ceux-là créent le mythe, semblent embellir le quotidien, redorer les lustres à moitié pétés d'un temps où il y avait encore un avenir.
Ceux-là nous considèrent sous le prisme de l'élan, de l'échange, parfois de l'envie, alors que nous ne sommes que des petites choses vautrées sur nos canapés, sur nos lits, sur les sièges de nos bagnoles ou les selles de nos vélos, à nous claquer des points noirs, à nous enfermer dans nos rituels monotones…
Ceux-là nous transportent dans des légendes, un héroïsme à la petite semaine qui fleure bon les appareils génitaux en feu et les rêves de lendemains qui tortillent du cul.
Ceux-là ne font que nous tendre une arme à feu pour la retourner contre nous. On la prend ou on ne la prend pas. Le résultat final sera toujours le même mais juste avant l'issue finale, il y a fort à parier que ceux-là, on les détestera pour l'illusion où ils nous ont entraînés pour compenser leur propre médiocrité, leur bouche qui pue, leur autoglorification déprimante, leur quête tout aussi grossière d'un ailleurs qui les délesterait de leur quotidien morose.

Commentaires

Articles les plus consultés