La fin de toute chose visible - Chronique des Parallèles 39
Je sais que si je priais chaque seconde de ma vie, rien ne pourrait repousser l'obstacle, l'animal-temps qui tue tout ce qu'il emporte. Ce torrent puissant qui n'influence jamais l'infiniment petit mais qui “mortalise” tout ce qui croie, tout ce qui se voit, tout ce qui “gigantise”, tout ce qui se croit important. Le temps et ses variations, ses déformations, ses courants infernaux. Il transporte, noie, il se place discrètement derrière chaque assemblage complexe d'atomes pour le jeter dans le vide, précipitant cet assemblage dans une chute qui finira dans le mur infranchissable qu'il a dressé là-bas, tout en bas.
La fin de chaque chose complexe n'est pas la fin... Et la fin de toute chose visible n'est qu'une parenthèse d'un éternel voyage avec le temps.
Car la chose éclate à nouveau en milliards d'atomes insensibles au temps, éternels, voyageurs, errants et bâtisseurs...
Nous sommes un papillon aux ailes arrachées qui ne provoquera aucune tornade... Tout au plus un cri inaudible, un hurlement chuchoté dans les jupes infinies du temps.
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