Trump et Musk étaient de ce camp-là - Chroniques des Parallèles 36

Les libéraux libertaires (Les Lilis), ceux-là même qui ont fait des réseaux sociaux une machine à censurer les voix dissonantes, les voix dissidentes, les gens de la marge, s'inquiètent du duo Trump/Musk, se font dessus quand Zucker supprime les fact-checkers, etc. Mais depuis 10 ans, sous couvert de lutte contre "la haine", c'est-à-dire tout discours qui dézinguait leur système de contrôle de la pensée, ils nous expliquaient qu'ils défendaient le bien, qu'ils luttaient contre le fascisme (à savoir toute personne qui s'opposait à leur doxa), qu'ils se battaient contre les fakenews tout en produisant eux-mêmes des fakenews à tour de bras. Cet extrême-centre unissant les petits bourges bohèmes aux étudiants disruptés et pseudo-déconstruits par des luttes passées qu'ils ont déformées au point d'en faire un diktat de la pensée. 

Tous ces salopards Hollywoodiens nous bassinant avec leurs grands discours sur le bien, l'amour, la lutte pour les droits de telle ou telle minorité alors même qu'ils se vautraient dans la fange partouzarde derrière le paravent de leur bonne conscience. Leur nombrilisme pseudo-empathique, leur usage des mots Liberté et Démocratie qu'ils prononçaient à seul dessein de contrôle de toute opposition. 

Peu à peu les "marges" se sont étoffées, constituées de plus en plus de citoyens écœurés par l'usage qu'on faisait des idées progressistes, socialistes et libertaires du 20ème siècle, lentement rongés par l'inflation, par la férocité d'un libéralisme devenu orwellien. 

Trump et Musk étaient de ce camp-là par le passé, mais en bons psychopathes assoiffés de pouvoir et de fric, ils ont senti le vent tourner. Ils ont su que de plus en plus d'authentiques progressistes s'abstenaient plutôt que de voter pour des pseudos socialistes prêts à trahir leur parole dès le premier jour de leur mandat, et que d'autres, loyalistes, perdus dans cet ultralibéralisme décomplexé se refugiaient dans une réaction censée les protéger de ce chaos infernal. Les Lilis ont toujours été des va-t'en guerre habillant leurs massacres de discours sur "la défense du monde libre". La paix, c'est la guerre disait l'autre. Voilà la doctrine des Lilis qui n'ont eu que des hauts le cœur en voyant les masses leur intimer l'ordre d'arrêter ce délire. 

La vérité et la contre-vérité sont les deux faces d'une même pièce. Et c'est irréversible. Les nouveaux maîtres, ceux que l'on disait radicaux et dangereux sont au pouvoir et vont se lâcher tout comme les extrême-centristes qui ont terrorisé et écrasé la parole de millions de personnes à travers le monde. 

Les Lilis laissent la place aux Liréacs (libéraux réactionnaires). Ça ne change rien. La censure changera de camp. C'est tout. 

Tout ça n'est qu'un combat sans fin entre des élites qui se battent pour choper les places du pouvoir. 

Ce monde n'est pas de plus en plus sombre. Depuis ma naissance, je n'ai jamais vécu dans un monde de lumière. J'ai toujours vécu dans l'obscurité, dans l'ombre d'une humanité qui va inéluctablement à sa perte...