De Capitaine Flam à Capitaine Flemme
🙏Le nouveau Capitaine Flam du quartier, de la ville, puis de la région puis du Pays s'appelait en fait Léandre Dujanbon, ça ne s'invente pas.
Perché sur mon lit, je brandissais l'épée de feu, une branche qui avait vaguement l'air d'un sabre enflammé. C'est compris, je crois. Ça ne m'a plus quitté. Peut-être que, durant quelque temps, j'avais mis ça de côté. Mais, avec mon nouvel état, imbibé du doux traitement, ça m'est revenu dans une version moins enfantine.
🔥NCF — Nouveau Capitaine Flam — était parfaitement fringué dans son uniforme gris et blanc avec quelques éclats de bleu. Ma calvitie était un handicap. J'ai donc dépensé près de 900 euros pour une perruque reproduisant parfaitement la coiffure aux reflets roux de ce Capitaine sexy.
Bien sûr, mes attributs devinrent une partie de mon image de marque. Pour le reste, dans la sensualité de ce monde violent et en déclin, je me mis à rappeler que notre Nation, qui avait vécu les plus grandes heures de Récré A2, était en train de disparaître. J'amusais la galerie avec ça sur ma chaîne YouTube. NCF rassemblait les foules pour sauver the state of Ardenna ! Ainsi, j'avais renommé la France. La tradition n'empêcherait pas l'innovation !
En haranguant ceux qui savaient que l'époque de Candy et de tous ses amis, de Rémi sans famille, de Casimir sur L'Île aux enfants, de Garcimor, des petits papiers de Noël, je réveillais la flamme — oui, la flamme du Capitaine — d'une époque où nous vivions l'insouciance, le bonheur d'une saucisse Herta dégustée au bord d'une rivière, sur des Champs-Élysées de Drucker ou sur le grand pif de Dorothée ! C'était ça ! Nous perdions notre civilisation d'une bonne tartine de Vache qui rit trempée dans son bol de Benco. On ne l'avait plus ! On nous l'avait volé ! J'ai haussé le ton. Mes sketchs devinrent des discours. Les followers affluaient. On m'insultait, on me vénérait. Plus je moulais mon engin, plus je me collais à des Cocogirls lapines et résilles dans une vulgarité toute années-fric, et plus j'attirais de sympathisants.
C'est ainsi que je me suis retrouvé là, dans le palais de la République, impatient de réaliser ma promesse : appuyer sur le bouton pour envoyer toutes les ogives à travers le monde, dans un ultime feu d'artifice qui serait le dernier épisode d'Il était une fois... l'Homme.



















Commentaires