Déprime automnale

 

Leonel Houssam


Comme beaucoup, je souffre de la déprime automnale tout en prétendant ne pas en souffrir. C’est comme ça : une mélancolie écœurante s’installe dans le bide, une tristesse gluante qui colle aux doigts, et des envies de mettre la clef sous la porte tabassent les nuits. Silence. Cris étouffés du loup.
Chaque année, à partir de la mi-octobre, les points de joie sautent à la vitesse des jours qui diminuent. Avec le coup de grâce de l’heure d’hiver… Tout devient marécageux. Une eau stagnante et boueuse à travers laquelle il est pénible d’avancer.
C’est la saison où on en chie, quelle que soit la situation dans le monde. La nôtre n’est pas toujours aussi pénible que ça, avec les vagues de promotions continuelles qui s’abattent sur la population au moins jusqu’à Noël.

Une bouillie de temps. Se lever la nuit. Sortir la nuit. Rentrer la nuit. Apéros plus tôt. Je me stimule malgré tout.
Pour y échapper, au moins quelques heures, je vais parfois dans les bois. Je cuisine. J’ajoute beaucoup d’herbes dans les sauces. C’est pour survivre, pour fuir le torrent.
C’est complètement con mais profondément instinctif, comme une manière de s’économiser pour les jours plus rudes…
Et merde, y’a plus de saisons. C’est tout le temps l’automne maintenant. Du moins la moitié de l’année. L’autre moitié, c’est la fournaise, avec des mini-moussons ici et là.

Il y a bien un truc pour éviter ça. Quelqu’un a forcément la solution.

Qu’est-ce que je pourrais consommer qui pourrait me consoler un peu ?






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