Ghettos new-yorkais des années 70
Je me disais l'autre jour que je n'ai jamais eu d'amis, de connaissances ou de collègues qui avaient la même tronche que Stéphane Collaro.
En voyant le prénom de Brian s'afficher sur mon nuage visuel, j'ai tout de suite pensé à ça. Brian, c'est un type qui a la tête de Collaro. Je sais, là, c'est la cible plus de 50 ans... Au plus jeune, 45 ans. C'est osé mais je crois que ça rapporte plus.
Les cheveux frisés de Brian forment un cylindre d'au moins 50 centimètres de haut. Cheveux frisés et roux. Important chez moi, le roux, figure décriée, beauté singulière et indéfinissable... Le pourtour de ses yeux peint en bleu turquoise, serti de petits diamants. C'est kitsch. Je vois la bouche hyper pulpeuse. Démesurément. Du ringard, du osé, avec cette classe cliché des ghettos new-yorkais des années 70.
Les rues larges plongées dans les rayons de soleil orangé et les ombres immenses des buildings qui se dressent partout.
Brian est grand comme un basketteur noir du Bronx de 1980. Comme dans les séries.
Starsky qui glisse dans un long pull tricoté en laine sur le capot rouge du modèle Ford Gran Torino 1976... Huggy les bons tuyaux et tout ce qui va bien avec ça. J'ai chopé la cible. Mon Brian est identifiable. Lui aussi, comme tous les autres durant les jours précédents, porte un jean assez slim qui dessine ses muscles longs et puissants. Aux pieds, des espadrilles, tiens !
Je tiens le rôle avec ça. Ils seront tous contents. La prod, les gens, la famille, tout le monde.
Brian se balade dans une rue désastreuse, de bâtiments en briques, de carcasses de voitures calcinées, de bitume défoncé, de mobilier urbain destroy... Ce désastre, ce taudis, est étrangement lumineux, calme, étrange mais envoûtant. Brian écrase ses espadrilles sur les gravats qui jonchent le sol... C'est silencieux malgré les vols de quelques vautours. Sa tête de Collaro le rend amusant, difficilement crédible, mais on veut y croire.
Il bombe le torse avant d'entrer dans l'arène, une free party hardcore dans laquelle il va s'engouffrer pour s'infiltrer...
... Ce qu'il ne sait pas, c'est que trois heures plus tard, des explosions puissantes détruiraient cette foule festive et défoncée... Il n'aura fallu que quelques drones kamikazes pour stopper à jamais la grande fête que ces gens voulaient offrir à tous.
C'est parfait. Le Brian, il est impeccable ! Je tiens le truc. Ça mérite un bon whisky japonais. J'adore ça avec une bonne omelette baveuse et sa poêlée de girolles...
Chronique humaine 3











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