La rivière polluée par les métaux lourds

 

Leonel Houssam

C’est un peu con, mais ça va mieux maintenant que je suis en âge de ne plus rien savoir.

Un roc d’incertitudes. Rien ne pourra plus l’ébranler.

Je m’étais mis en tête de bouleverser toute ma vie pour répondre à cette grande et éternelle question.

Je devais en être aussi sûr que la façade en briques de la maison-coron de ma grand-mère.

Revoir son petit jardin, la rivière polluée par les métaux lourds, les arbres verts sur les berges et l’usine abandonnée, reconvertie en entrepôt…

Toute apparition est aussi réelle qu’un rêve qui s’évanouit dix minutes après le réveil.

J’avais vu cette lumière étrange et intense.

J’avais décidé de l’enfouir dans un coin de la mémoire que l’on appelle l’oubli.

Si j’ai décidé d’en parler, c’est aussi — et surtout — parce que le ciel n’a jamais lâché mes sens.

On m’a donné la vue pour regarder sa voûte et sa profondeur, pour donner à la nuit toute la splendeur de ses immenses découvertes.

Se taper l’espace-temps, posé sur une corniche ou sur un balcon…

J’ai commencé à faire des recherches.

Ça ne m’a pas pris si longtemps : conduisant les moteurs de recherche et murmurant à l’oreille des IA, j’ai eu, j’ai plongé, je me suis laissé aller.

Des milliers d’heures de vidéos, de témoignages, de preuves… et, pour autant, un incroyable vide.

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