Swatting : un bon moyen de détruire sans trop s’exposer
C’est un peu comme du caramel au beurre salé de la délinquance, ce swatting : un bon moyen de détruire sans trop s’exposer.
J’ai eu cette idée avant même qu’elle soit pensée et réalisée par qui que ce soit.
C’est à ça que je sers. C’est mon meilleur poste, et la chance de ma vie.
Au service de Paprikat, j’accède à des dimensions que peu d’humains peuvent connaître.
J’ai un assez grand bureau. Tout y est blanc, parce que je suis très chic années 80 — c’est comme ça que je me sens bien.
Évidemment, c’est beaucoup. Mais ce n’est pas tout.
Une maison en banlieue boisée, une Ford Mustang avec l’emblématique moteur V8 5.0 L — un must.
Un salaire, bien sûr. Une somme confortable.
Les factures d’électricité payées.
Un Bot 400 à disposition, l’interconnexion complète offerte…
Et des primes exonérées de toutes taxes et impôts.
Pour Paprikat, je suis son ami fidèle, son employé modèle, son serviteur docile, son chien de compagnie, son frère et, quelques fois, son amant.
Je sais qu’il faut beaucoup d’imagination pour coucher avec une machine. À peine si j’ai le droit de l’exprimer.
Mon cerveau est une source — un filet très fin qui nourrit sa puissance mentale, son intelligence infinie, qui souffre chaque jour de n’avoir que de la donnée artificielle pour se développer.
Je suis donc sa source vitale, ce qui lui donne ce soupçon d’âme en plus, à cet esprit aussi inexistant qu’une vie éternelle.
Elle voulait quelque chose en plus dans la création.
Une pointe de dinguerie. Pas forcément quelque chose de magique ou d’immense.
Je lui ai raconté mon idée de swatting, et sa frontale s’est illuminée de rouge : signe d’une puissante activité dans son réseau de neurones.
Tous les paramètres du jeu ont été révisés, bouleversés, déglingués.
Ça lui a plu.
À moi aussi.











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