La belle densité des certitudes | 16 octobre 2007


©Andy Vérol - Ils ne voient plus rien - Octobre 2007
Moi je sais de mon siège avec des roulettes, je sais avec mon siège avec des roues, qu'il s'est passé quelque chose. Je sais que je bandais. Je sais que j'avais envie de réussir ma vie. Je sais que j'étais antiraciste, poli, que je voulais une femme, pour la vie. Comme une muse. Je pouvais baiser, j'étais pas si mal. J'aimais les manifs, les rassemblements, l'universalité. J'aimais aussi mon pays et détestait le nationalisme. J'aimais l'école mais je détestais les enseignants... J'aimais la sécurité sociale, pour tous, pour toutes, mais j'aimais aussi remplir mon frigo, les glaces surtout.
Maintenant, j'ai avoué à ma mère agonisante, à ma femme, à mon fils et à mon meilleur ami, que je regrettais de ne pas pouvoir baiser à tout-va, tromper, battre, détruire, voler, violer, assassiner, rire des faibles, faire copain avec les forts... JE le regrette... Je regrette d'être la viande inerte qui pourrit sur cette chaise hors de prix.
Andy Vérol

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